Charlélie Couture : «Je ne comprends pas qu’on puisse même se dire être un homme heureux»

Published 16/07/2017 in Vous

Charlélie Couture : «Je ne comprends pas qu’on puisse même se dire être un homme heureux»
Charlélie Couture en 2014 à La Rochelle.

C’est quoi le bonheur ? (2/15)

Tout l’été, ils nous donnent leur définition. Le chanteur poursuit la chaîne entamée par Christophe Vasseur, et passe le témoin à l’artiste Richard Texier.

«Serait-ce de se lever de bonne humeur ou de bonne heure ? S’habiller de lumière et embrasser la vie ou s’enfoncer dans les ténèbres pour jouir de la solitude ? Le bonheur est un rêve qui vous incite à vous lever et sa quête vous fait avancer. Il est un pays de cocagne, un eldorado, une illusion, comme celle qui inspira l’auteur qui a dépeint ce paradis qu’il n’a évidemment pas pu connaître (puisqu’il n’est pas dit qu’Adam savait écrire)… Achever quelque chose, atteindre un objectif, le bonheur est à la jonction entre le “vouloir” et le “pouvoir”, un moment d’alchimie quand un fantasme devient une réalité. Mais cette joie est fugace. Après avoir sué pour s’extraire de la force d’attraction qui vous attire vers le bas, une fois en haut de l’Alpe d’Huez, on se sent seul… Je suis un “insatisfait positif”. Je tends vers un idéal – que je n’atteindrai, je l’espère, que le jour de ma mort. Je ne comprends pas qu’on puisse même se dire être un homme heureux. Certes, je me réjouis des “bons” moments, mais ces instants furtifs sont aussi éphémères que l’ivresse. Plus on boit, plus on a la gueule de bois, pourtant il faut laisser la mémoire s’imprégner des bons souvenirs pour affronter les heures sombres des jours de tourments ! Le “bonheur universel” est un leurre, parce que les ambitions et les désirs sont particuliers à chacun de nous. Les communicants utilisent la formule, mais le “droit au bonheur” est un mythe, une carotte de candidat, un slogan, une utopie d’agitateur, une envolée lyrique de poète révolté ou une revendication syndicale impossible. Le bonheur n’est pas une fin en soi, c’est un état d’être qu’on constate quand on est envahi par lui, mais plus encore c’est un sentiment de manque qu’on ressent à regret, quand il a disparu. Je vous suggère Richard Texier car ses peintures abstraites sont comme les cartes mystérieuses d’un aventurier à la recherche d’un bonheur infini.»

ParMarie Ottavi

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