Patrick Drahi branché par le câblo-opérateur américain Charter

Published 10/08/2017 in Futurs

Patrick Drahi branché par le câblo-opérateur américain Charter
Patrick Drahi, ici le 21 mars à Paris, veut racheter Charter Communications, le deuxième câblo-opérateur américain.

Big is beautiful

L’acquisition, si elle se réalisait, atteindrait 200 milliards de dollars (soit 187 milliards d’euros) et placerait Altice en deuxième position sur le marché américain du câble.

Pas de trêve estivale pour les ambitions américaines de Patrick Drahi (propriétaire de Libération). Le 9 août, la chaîne économique de télévision CNBC faisait état de l’intérêt du géant français des télécoms Altice pour le deuxième câblo-opérateur américain Charter Communications. Arrivée outre-Atlantique il y a dix-huit mois, la société contrôlée et dirigée par Patrick Drahi a déjà procédé à deux acquisitions coup sur coup : Suddenlink et Cablevision, pour un montant total de 27 milliards de dollars (soit 23 milliards d’euros). Ce qui permet à Altice de compter, aujourd’hui, 4,5 millions de clients et de réaliser 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires aux Etats-Unis.

L’acquisition de Charter propulserait cependant le groupe français dans une tout autre dimension, celle des magnats mondiaux du secteur. Mais à quel prix ? La société, cotée à la bourse de New York, qui compte 26 millions d’abonnés au câble outre-Atlantique affiche une valeur de 120 milliards de dollars, sans compter son endettement. Le rachat de la totalité du capital nécessiterait donc, pour Altice, de débourser près de… 200 milliards de dollars. De son côté, Altice ne vaut «que» 31 milliards d’euros et sa filiale américaine, 23 milliards de dollars. Cette énorme acquisition nécessiterait donc, comme pour les précédentes emplettes de Patrick Drahi, le recours à un très important financement bancaire, sachant que l’endettement total d’Altice atteint déjà aujourd’hui 50 milliards d’euros, pour une valeur de ses actifs estimée à 90 milliards.

Une concurrence moins violente outre-Atlantique

Le groupe français se refuse néanmoins à tout commentaire quant à son intérêt pour une opération de cette envergure. Néanmoins, il n’a jamais caché vouloir se développer aux Etats-Unis où les prix des abonnements et la marge sont plus élevés que sur le marché français en raison d’une concurrence moins violente entre les différents opérateurs.

Charter fait en tout cas figure de cible de choix. Mais le groupe japonais Softbank, qui a fait une offre de rachat, s’y est déjà cassé les dents. Dans l’hypothèse où Altice déciderait à son tour à faire une offre, un élément humain pourrait entrer en ligne de compte. L’un des actionnaires de référence de Charter, le patron de Liberty Media, John Malone, est loin d’être un inconnu pour Patrick Drahi qui en a fait son modèle. En 1999, le Franco-Israélien avait même revendu à l’Américain sa participation dans UPC, une société qui opérait dans le câble, déjà…

ParFranck Bouaziz

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