Clash chez les stups, 70 policiers déposent leur arme de service

Published 16/10/2017 in France

Clash chez les stups, 70 policiers déposent leur arme de service
Clash chez les stups, 70 policiers déposent leur arme de service

Fronde

Selon les informations de «Libération», les fonctionnaires dénoncent le sort réservé à leur ancien patron, François Thierry, ainsi qu’à deux autres de leurs collègues. Une fronde sans précédent.

Le scandale des stups n’en finit pas de se propager. Ce lundi, en fin de journée, 70 policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) ont déposé leur arme de service pour dénoncer les poursuites visant certains de leurs collègues. Le plus gradé d’entre eux, François Thierry, a été mis en examen fin août pour «complicité de trafic de stupéfiants en bande organisée» et vient de se voir retirer son habilitation d’officier de police judiciaire. La semaine dernière, deux autres policiers du service ont été mis en examen dans une autre affaire. A chaque fois par des juges d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, qui leur reprochent de faire jouer un rôle actif à leurs indics.

Dans un communiqué que Libération a pu consulter, les policiers dénoncent un «climat délétère» avec les juges parisiens. «Depuis plusieurs mois, cette section du T.G.I de Paris décortique tous les dossiers initiés par l’Ocrtis et remet en cause les constructions procédurales, pourtant avalisées par des magistrats d’autres tribunaux, protestent-ils. Ces magistrats, dans des instructions menées uniquement à charge, ont décidé de remettre en cause une pratique policière éprouvée depuis des années par les enquêteurs».

Les policiers évoquent en particulier la technique de la «livraison surveillée», qui vise à laisser passer d’importantes quantités de drogue afin d’identifier les réseaux de trafiquants et déterminer leur mode opératoire. Une technique dont l’Office des stups aurait un peu trop abusé aux yeux des magistrats. Se présentant comme des «fonctionnaires intègres, investis, ne comptant ni leurs heures, ni leurs sacrifices personnels» et refusant d’être traités comme de «vulgaires délinquants», les policiers de l’Ocrtis disent refuser d’être mis en examen au gré d’une «doctrine judiciaire fluctuante». Pour marquer leur mécontentement, ils ont donc décidé de «ne plus acter dans les procédures conduites par la Jirs». Et préviennent déjà leurs collègues des suites probables du séisme: «Cette tourmente judiciaire semble aujourd’hui sans fin et pourrait à terme toucher d’autres services chargés de la lutte contre les stupéfiants».

ParEmmanuel Fansten

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