Parcoursup : la ministre a-t-elle menti ?

Published 15/04/2018 in France

Parcoursup : la ministre a-t-elle menti ?
La ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 10 avril.

Droit de suite

Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, avait affirmé à «Libération» qu’«aucun candidat à l’université ne recevra un “non”» sur la plateforme de vœux post-bac. Mais une fiche technique de son ministère montre l’inverse.

«Aucun candidat à l’université ne recevra un “non”. Il aura un “oui” ou un “oui si”», affirmait il y a peu à Libé la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. C’était le samedi 17 mars, dans son bureau, rue Descartes. Les élèves venaient d’inscrire leurs vœux dans la toute nouvelle plateforme Parcoursup, la ministre se voulait rassurante, rejetant d’un bloc les critiques de sélection à l’entrée de l’université. A la question : «Vous dites donc qu’il y aura une place pour chaque élève qui le souhaite ?» Elle répondait : «Oui. C’est l’objectif que l’on poursuit. Nous travaillons tous les jours pour ça.»

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Nous voici un mois plus tard. Une fiche technique, publiée sur le site de la DGesip (une direction technique du ­ministère), montre tout l’inverse. A l’issue de la procédure Parcoursup, le 6 septembre, des élèves «en attente» pourront recevoir une «notification de décision négative induite par l’examen des candidatures». Ce document, révélé vendredi par l’agence de presse AEF, ­prévoit expressément l’hypothèse qu’«au terme de la phase principale de la procédure nationale de préinscription (6 septembre) des candidats n’[aient] pas reçu de “oui” ou de “oui si” dans une formation qu’ils ont sollicitée». Dans ce cas, lit-on, ces candidats «sont informés qu’il n’a pu être donné une suite favorable à leur candidature compte tenu du nombre de places disponibles dans la formation et de leur rang de classement parmi les candidats retenus».

Interrogé dimanche, le ministère reconnaît que «de fait, un “en attente” pourra se transformer en un “non” à partir du 6 septembre. Ce sont des décisions constatant l’impossibilité matérielle à la fin de la procédure d’accueillir tous les étudiants en attente.» Et d’insister : «Il s’agit juste d’anticiper une situation qui va peut-être arriver, même si on fait tout pour qu’elle n’arrive pas.»


[Ajout à l’article, le 16 avril 2018 à 11 heures]: Le ministère de l’Enseignement supérieur tient à préciser que «19 000 places supplémentaires dans les universités seront financées pour la rentrée 2018 et que la commission d’accès à l’enseignement supérieur va travailler pour proposer des solutions aux candidats sans propositions d’admission dès les résultats du bac.»

ParMarie Piquemal

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