Samaritaine : le chantier à terre

Published 05/01/2015 in Uncategorized

Samaritaine : le chantier à terre
Devant la Samaritaine, à Paris, le 8 avril 2014.

Récit

Après avoir autorisé la reprise des travaux en octobre, la cour administrative d’appel de Paris vient de confirmer l’annulation du permis de construire qui avait été prononcée en première instance au printemps.

Le chantier de la Samaritaine démarrera-t-il un jour ? En tout cas pas un jour prochain. La cour administrative d’appel de Paris vient en effet de confirmer le jugement d’annulation du permis de construire que deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris, avaient obtenu en première au tribunal administratif en mai. Leur recours remontait à 2012.

La ville de Paris a annoncé qu’elle irait maintenant devant le Conseil d’Etat pour obtenir gain de cause. Des mois de procédure s’annoncent. La consternation est d’autant plus grande chez les élus parisiens que lors de l’audience, les conclusions du rapporteur avaient été à l’opposé du jugement de première instance.

Dans ses conclusions, la cour administrative d’appel reprend les éléments que le tribunal administratif avait développés sur cette façade en «voile de verre, animé d’ondulations irrégulières et sérigraphié de points blancs» qui «ne permettait pas l’intégration du nouveau bâtiment dans le tissu urbain existant».

Les projets de LVMH bloqués

Puis, s’appuyant sur le plan local d’urbanisme, elle a affirmé que «les créations architecturales contemporaines doivent s’intégrer dans le tissu urbain existant». Et d’ajouter que même si les «différents registres […] présents dans les immeubles parisiens peuvent ne pas être totalement respectés, toute construction nouvelle doit cependant prendre en compte les caractéristiques des façades et couvertures des bâtiments voisins».

Suivent d’autres considérations architecturales sur «l’unité de caractère» de cette portion de la rue de Rivoli. En outre, la Cour estime que les ondulations prévues sur la façade en verre ne peuvent pas «être regardées comme reproduisant le rythme des façades des immeubles avoisinants», comme le défendent les architectes de Sanaa, auteurs du projet.

Dans cette opération, les projets du groupe de luxe LVMH, maître d’ouvrage de l’hôtel et des commerces, sont bloqués. Mais les logements sociaux et la crèche de la ville de Paris aussi. Pour Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, «c’est à se demander quand nous allons entrer dans le XXIe siècle…» Après le blocage de la tour Triangle par la droite au Conseil de Paris, le freinage sur une malheureuse façade en verre ondulé ne donne pas un grand signal de dynamisme aux investisseurs.

ParSibylle Vincendon

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