Une association réclame l’interdiction de la pêche au vif en France

Published 11/03/2019 in France

Une association réclame l’interdiction de la pêche au vif en France
L’association Paris Animaux Zoopolis demande l’interdiction de la pêche au vif.

Animaux

L’association Paris Animaux Zoopolis révèle une enquête sur la pêche de loisir et lance une pétition pour la réglementation de cette activité.

«Cette pratique archaïque et cruelle n’a plus sa place dans notre société.» L’association Paris Animaux Zoopolis demande au gouvernement l’interdiction de la pêche au vif. Dans une pétition, adressée à François de Rugy, ministre de la Transition écologique, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’association appelle à une réglementation de la pêche de loisir en France et à l’interdiction de l’utilisation de vertébré vivant comme appât. Une vidéo, commentée par le comédien français Greg Guillotin, engagé pour la cause animale, révèle des images de pêche, tournées au nord de Paris et dans le sud de la France, où l’on peut voir des poissons maltraités.

«On considère que l’animal est un jouet»

La pêche au vif, c’est donc l’utilisation d’un vertébré vivant – poissons, petits mammifères, amphibiens – en tant qu’appât, afin d’attirer un prédateur qui mordra à l’hameçon. «C’est le pire de la souffrance animale, commente Amandine Sanvisens, présidente de l’association Paris Animaux Zoopolis. Ils sont souvent maintenus dans des petits volumes d’eau pendant plusieurs jours et l’hameçon reste planté dans le corps des poissons pendant des heures.» La présidente dénonce le manque d’encadrement de la pêche de loisir. L’article R922-5 du Code rural et de la pêche maritime, consultable en ligne sur Legifrance, mentionne juste que «l’utilisation, comme appât, de poissons, crustacés ou mollusques qui n’auraient pas atteint les dimensions minimales requises est interdite». Amandine Sanvisens poursuit : «On considère que l’animal est un jouet sous prétexte qu’il n’a pas d’expression vocale ni faciale comme les mammifères, et qu’ils ne méritent aucun respect.»

Or, un rapport de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) sur la conscience animale réalisé en 2017 souligne que «de nombreux animaux, y compris les poissons, sont capables des mêmes processus d’évaluation que ceux qui déclenchent des émotions conscientes chez les humains». Et que «les cerveaux d’oiseaux et de poissons ont des structures homologues à celles des mammifères, qui leur permettent vraisemblablement d’éprouver consciemment la douleur. On peut affirmer qu’au moins les vertébrés sont équipés de systèmes nerveux qui traitent les processus conscients d’informations complexes, et en particulier les émotions négatives causées par des stimuli nociceptifs».

En Europe, l’Allemagne, l’Autriche (Haute-Autriche et Carinthie), l’Ecosse, l’Irlande (en eau douce) et la Suisse notamment ont déjà interdit l’utilisation d’appâts vivants. Paris Animaux Zoopolis demande l’équivalent au gouvernement français. L’association organisera, le 18 mars, un événement pour sensibiliser à la souffrance des poissons.

ParJulia Castaing

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