Paris-Roubaix : Philippe Gilbert, une reconversion sur les pavés

Published 14/04/2019 in Sports

Paris-Roubaix : Philippe Gilbert, une reconversion sur les pavés
Le Belge Philippe Gilbert (Deceuninck) lors de la 117e édition de Paris-Roubaix, le 14 avril 2019 à Roubaix

Cyclisme

A 36 ans, le Belge a remporté la classique nordiste, devant l’Allemand Politt.

Après les coureurs britanniques spécialistes de la piste ou du contre-la-montre qui deviennent des maillots jaunes étincelants sur le Tour de France, le monde du cyclisme présente Philippe Gilbert, ancien acteur des classiques vallonnées qui parvient à décrocher dimanche la 117e édition de Paris-Roubaix, le rendez-vous le plus plat du calendrier. «J’ai bien fait de croire en moi, déclarait le Belge membre de l’équipe Deceuninck-Quick Step. Ce qui est bien, c’est qu’en sport, tout est possible !» Gilbert devance au sprint son compagnon d’échappée, l’Allemand Nils Politt (Katusha-Alpecin), tandis que son équipier belge Yves Lampaert complète le podium avec 13 secondes de retard. Quant au lauréat sortant, le Slovaque Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), il ­confirme sa relative méforme entrevue ce printemps, en se classant «seulement» ­cinquième.

Ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Lombardie, des classiques qui sourient aux puncheurs et aux grimpeurs, ­Gilbert, 36 ans, réussit sa reconversion tardive sur les terrains pavés, remportant le Tour des Flandres 2017 avant «l’Enfer du Nord», dimanche. Comment explique-t-il cette conversion, qu’il appelle lui-même «un pari un peu osé» ? «La volonté», le fait d’avoir «rejoint l’équipe de Patrick Lefevere [le manager qui collectionne les sacres à Roubaix, ndlr]», «un entraînement de six heures» en milieu de semaine, mentionne Gilbert au gré de ses interviews. A quoi il ajoute son «expérience» tactique, son amour du «panache» et cet appétit sincère pour les épreuves d’un jour qu’il a toutes gagnées (Amstel Gold Race, Flèche wallonne, Paris-Tours, les Strade Bianche et un prestigieux titre de champion du monde en 2012). C’est simple : seuls Milan-San Remo et les Jeux olympiques manquent encore à son tableau de chasse. Voilà ce que déroule le discours officiel à propos de cette étonnante métamorphose sportive et de ce palmarès vertigineux.

Au-delà du vainqueur, ce Paris-Roubaix 2019 charrie son lot d’histoires fortes, comme la revanche que s’octroie le Lituanien Evaldas Siskevicius, de l’équipe Delko-Marseille Provence-KTM, qui avait fini bon dernier de l’épreuve l’an passé et qui s’arroge la neuvième place cette année, à 47 secondes de Gilbert. Ou la première participation réussie d’un Rwandais, Joseph Areruya, 23 ans, lui aussi sociétaire de l’équipe marseillaise. Hors délais et donc non-classé (comme neuf autres concurrents), ce talent remplit sur les pavés du Nord son objectif de «donner de l’espoir aux coureurs africains».

ParPierre Carrey, envoyé spécial à Roubaix

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