Liverpool : Georginio Wijnaldum, homme atout faire

Published 31/05/2019 in Sports

Liverpool : Georginio Wijnaldum, homme atout faire
Contre Barcelone le 7 mai, Wijnaldum (à gauche) a marqué deux buts.

Profil

Le Néerlandais de 28 ans a écumé dans sa carrière tous les postes du terrain. Débauché par Jürgen Klopp qui l’utilise beaucoup, il a déçu en demi-finale aller avant de renverser le match retour.

Voilà une chose dont on est certain : Georginio Wijnaldum est un pot de colle. Il est le «+» dans l’équation de l’équipe, en l’occurrence le Liverpool Football Club (LFC). Soit : un type qui a l’habileté (et l’humilité) de lier les joueurs décisifs entre eux, ceux qui opèrent dans les deux surfaces et donc sur qui le résultat d’un match dépend – du roc défensif Van Dijk au trio d’attaque Mané-Firmino-Salah.

Ce samedi, le Néerlandais devrait occuper le cœur du terrain en finale de Ligue des champions face à Tottenham. On aurait pu dire que sa position dans le jeu le prédestine à ce rôle de ravaudeur, mais le bonhomme de 28 ans, originaire du Suriname, a écumé dans sa carrière toutes les parties du pré, cochant ni plus ni moins que les dix postes de champ. Alors l’histoire est ailleurs.

Depuis ses premiers contrôles de balle, Wijnaldum est un globe-trotter des terrains. Dans une interview donnée en novembre pour le site officiel des Reds, il raconte : «On a essayé de m’enlever l’idée que j’étais un milieu. Des tonnes de coachs m’ont dit “Tu dois te focaliser à devenir ailier, parce que c’est là que tu as le plus de potentiel.”» De l’académie du Sparta Rotterdam au PSV Eindhoven, où il porte le brassard de capitaine, en passant par le Feyenoord Rotterdam et ses débuts en pro à 16 ans (en avril 2007, record du club), tous tentent à leur manière de le façonner.

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Quelles répercussions sur sa manière d’appréhender le foot ? «Cela t’aide à comprendre le jeu parce que tu le vois depuis différentes positions. Tu peux te mettre dans la tête de plus de joueurs [sur le terrain] et tu peux en aider plus également parce que tu sais ce qu’ils doivent réaliser.»

«Respect»

Dernier exemple en date : le coach des Reds, Jürgen Klopp, déguise l’international «Oranje» (55 sélections) en avant-centre en demi-finale aller de la Ligue des champions contre Barcelone, le 1er mai. Le bonhomme est sur une île déserte (33 % de duels gagnés, des grains de sable). Après la rencontre, perdue 3-0, le Néerlandais admet en creux au micro de Sky Sports son incapacité à se substituer, dans ce contexte-là, au titulaire habituel du poste – et alors sur le carreau – Roberto Firmino : «Après le match, j’ai dit à Roberto à quel point j’éprouvais du respect pour sa personne, lui qui joue attaquant durant toute la saison. Parce que c’est vraiment très dur […], particulièrement quand vous jouez comme lui le fait.»

L’été dernier, on ne donnait pas cher de sa peau quand Fabinho et Naby Keïta, deux concurrents directs, ont déboulé pour 105 millions d’euros. Pour autant, celui dont la famille a largement apporté au football (son frère Giliano est joueur de Willem II, son demi-frère, Rajiv van la Parra, ex-Caennais et son cousin, Royston Drenthe, ancien du Real…) est le milieu le plus utilisé par Jürgen Klopp cette saison. Quand l’Allemand débauche le Néerlandais de Newcastle à l’intersaison 2016, il dit le suivre depuis qu’il est gamin, impressionné par versatilité, «sa capacité à jouer à très haut niveau dans différentes positions».

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Fable

Alors pour le retour à Anfield une semaine après la débâcle au Camp Nou, voilà que le Néerlandais surgit du banc à la faveur de la blessure d’un coéquipier, dans une position reculée d’à peine 10 mètres par rapport au match aller. En deux minutes il plante deux buts, retourne le match, toutes les têtes, et permet au LFC de renverser une situation désespérée (4-0, qualification des Reds). Ce qui amène à la fable suivante : il y a autant de Wijnaldum qu’il y a de coachs, de moments, d’équipes, de partenaires. Le foot dans ses interstices.

ParRomain Boulho

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