Interview
Pour l’historien, les découvertes des vaccins et des sérums nous ont laissé penser que les épidémies appartenaient à un passé lointain. Si des politiques de santé publique et de contrôle des populations se dessinent au fil des siècles, de la peste noire au coronavirus, il est, selon lui, illusoire de prétendre faire disparaître les nouvelles pathologies virales.
Quelque part dans les monts de Vaucluse, les randonneurs peuvent apprécier une barrière de pierres sèches, autrefois longue de plusieurs kilomètres. L’assemblage de cailloux, irrégulier et souvent bancal, est l’un des derniers vestiges de l’épidémie de 1720. Le «mur de la peste» devait empêcher la circulation des hommes et contrôler la propagation de la maladie. Il s’ajouta aux quarantaines et lazarets. A l’époque, les maisons des morts furent murées. Sans succès, l’épidémie décima la région. Le confinement de la population et la multiplication des dispositifs de surveillance devant la pandémie de Covid-19 s’inscrivent dans une longue histoire des maladies infectieuses, explique l’historien et directeur d’études à l’EHESS Patrice Bourdelais. Selon l’auteur des Epidémies terrassées : une histoire des pays riches (La Martinière, 2003), les Etats européens ont progressivement mis en œuvre une politique de santé publique au cours des siècles, contribuant à faire de l’Europe un continent ho
Leave a Reply