Municipales en juin : le «oui mais» du Conseil scientifique

Published 19/05/2020 in https:2020/05/19/

Municipales en juin : le «oui mais» du Conseil scientifique
A Lyon, lors du premier tour, le 15 mars.

Scrutin

Dans un rapport remis au gouvernement, le Conseil ne s’oppose pas à la tenue du second tour des élections municipales en juin. Mais face au risque sanitaire, il multiplie les réserves et les conditions.

Mais si le second tour ne pouvait se tenir avant l’été, il faudrait à la rentrée reprendre les opérations électorales depuis le début dans les quelque 5 000 communes dont le maire n’a pas été désigné en mars. Or, poursuit le rapport, «d’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin plutôt que deux, indépendamment des dates retenues, est de nature à réduire les risques sanitaires, au sens statistique du terme». L’un des membres du Conseil, Jean-Claude Casanova, a cependant exprimé une opinion dissidente, jugeant «nécessaire de reporter les deux tours au mois de septembre»

«Humilité»

Le Conseil n’en souligne pas moins «les risques majeurs» qui accompagneraient des actions telles que les réunions publiques, le tractage ou le porte-à-porte. Il encourage leur remplacement par des opérations numériques. Quant à l’organisation du scrutin, il préconise que les «personnes à risques en raison de leur âge ou de leur état de santé» ne soient pas membres des bureaux de vote, et soient accueillies dans une file distincte. Il recommande en outre l’extension des horaires d’ouverture des bureaux, l’installation de parois transparentes pour protéger leurs membres, le respect de distances de sécurité, la prolongation de la validité des procurations établies en mars en vue du second tour, ou encore la mobilisation du plus petit nombre possible de personnes pour les opérations de dépouillement.

Finalement, le Conseil scientifique renvoie aux décideurs politiques la responsabilité de la décision, professant son «humilité» devant les événements et rappelant n’avoir pour fonction que «d’éclairer les autorités publiques» : ces dernières «devront mettre en balance les incertitudes et les risques identifiés avec les avantages liés à la tenue du scrutin». L’exécutif devrait arbitrer la question dans les prochains jours. Emmanuel Macron doit dialoguer mardi après-midi avec les représentants des associations d’élus locaux, tandis qu’Edouard Philippe recevra mercredi soir les chefs de partis à Matignon.

ParDominique Albertini

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