Quarantaine à Moscou, durant le mois de mars. Officiellement, la Russie n’a comptabilisé que 2300 morts du coronavirus, pour 252 000 malades dépistés.
récit
A cause d’un système d’achat d’équipement médical centralisé, les hôpitaux ne peuvent pas s’équiper en matériel de protection, alors même qu’il n’y a pas de pénurie dans le pays. Des canaux alternatifs s’organisent pour leur livrer masques, gants et gel hydroalcoolique.
De simples masques en tissu imbibés de chlore comme unique protection, qui laissent au visage des brûlures chimiques au second degré. Pas de lunettes, peu de gants. Des médecins mal protégés, des infirmiers et ambulanciers livrés à eux-mêmes. Les témoignages se suivent et se ressemblent : face au virus, les médecins russes sont sans défense. Résultat, sur les plus de 2 300 morts officiels du Covid-19 en Russie – une statistique sujette à caution -, près de 5% sont des médecins ou infirmiers, une proportion dix fois supérieure à la moyenne mondiale.
Une situation paradoxale, alors que la Russie n’a jamais connu de réelle pénurie d’équipements de protection et que n’importe qui peut aujourd’hui se procurer gel, masques FFP2 et gants sur Internet et dans le commerce. N’importe qui, sauf les médecins. La faute à un système d’achats d’équipement médical ultracentralisé, qui a privé les hôpitaux publics de la capacité à commander eux-mêmes le matériel qui leur fait défaut : les directeurs d’
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