Le son du jour #183 : poétique comme Derya Yildirim & Grup Simek

Published 19/06/2017 in Musique

Le son du jour #183 : poétique comme Derya Yildirim & Grup Simek
Le son du jour #183 : poétique comme Derya Yildirim & Grup Simek

Turkish Delight

Formé par une jeune chanteuse germano-turque et un collectif «outernational» de musiciens très avisés, Derya Yildirim & Grup Simek ressuscite la pop psychédélique turque des années 70.

Grâce à l’ADSL, une mélomanie toujours plus basée sur le partage et l’action de quelques labels au nez creux (Sublime Frequencies, Finders Keepers…), on a beaucoup écouté de rock psychédélique turc vintage ces dernières années. Sans tomber dans le pastiche nostalgique façon Antibalas ou Dengue Fever (groupe américain dont la seule et unique raison d’exister est de recréer à l’identique ou presque la pop cambodgienne des années 1960), Derya Yildirim & Grup Şimşek ont scellé leur union dans ce beau lit de saz acide, quarts de ton psychotropes et guitares fuzz fascinantes, qui n’en finit plus d’ébahir près de quarante ans après la fin de son âge d’or.

Formé à Berlin par la chanteuse / pianiste / joueuse de saz germano-turque Derya Yildirim, la batteuse britannique Greta Eacott et les Français de l’orchestre Montplaisant, le super supergroupe s’inspire des maîtres de l’Anatolian Rock Erkin Koray, Moğollar ou Cem Karaca autant que du poète chanteur Aşık Mahzuni Serif, dont il reprend l’une des plus fameuses complaintes (Nem Kaldi) en ouverture de son premier EP, dans la grande tradition turque sans cesse modernisée.

Les néophytes peu versés dans la culture ottomane retiendront pourtant en premier la finesse des arrangements fomentés par le groupe et la complexité des sentiments gorgés dans la voix puissante de Yildirim. En attendant la sortie de leur premier album à la fin de l’année, le collectif sera en concert le 30 juin à la Marbrerie de Montreuil, et ça risque d’être très, très bien. 

ParOlivier Lamm

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