Régionales : le PS et les radicaux nouent un accord national

Published 27/07/2015 in Politique

Jean-Michel Baylet, président du PRG, en avril. (Photo Pascal Pavani. AFP)

RÉCITAprès des semaines de blocage, le Parti socialiste et le PRG ont noué un accord national en vue des élections de décembre. Ils appellent désormais à un large rassemblement de la gauche pour contrer le FN.

A cinq mois des élections régionales, les socialistes et les radicaux de gauche se mettent en ordre de bataille. Lundi après-midi, lors d’une conférence de presse commune au siège du PS, Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Michel Baylet ont annoncé avoir conclu un accord national «qui couvre l’ensemble des régions, sauf la Corse».

Si les radicaux n’ont pas de tête de liste régionale, ils obtiendraient entre 67 et 70 élus, quoi qu’il arrive, contre 54 actuellement, hors Corse. En cas de victoire, le PRG participera à l’exécutif de la région avec au moins deux élus et une vice-présidence. Ils ont également droit à cinq têtes de liste départementales.

«Accord naturel» et résistance

Après des semaines de blocage dans les négociations, Jean-Christophe Cambadélis a salué «un bon accord» entre les deux partis. «L’accord entre le PRG et les socialistes est naturel mais pas mécanique. Nous pouvons nous opposer sur la représentation, l’organisation ou la place des élus ici ou là», a-t-il poursuivi.

En effet, la semaine dernière, les négociations semblaient au point mort. Dans un tweet, le 21 juillet, Jean-Michel Baylet annonçait que le bureau national du PRG rejetait «à l’unanimité» les propositions socialistes.

«Le compte n’y était pas la semaine dernière. Nous sommes habitués à ce genre de discussion et là nous sommes arrivés à un bon équilibre dans l’ensemble des régions», s’est-il expliqué. Après ces âpres négociations, Jean-Michel Baylet a mis le Parti socialiste en garde : «Un accord avec le PS n’est jamais spontanément naturel. Le PS, puissant et fort, a tendance à user de sa force. Nous essayons de faire mieux que résister.» A ses côtés, Cambadélis n’a semble-t-il pas apprécié la remarque.

«Avec le redécoupage, nous partons dans l’inconnu»

Principal point de blocage, un accord a même été trouvé en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Un quatuor mènera la campagne, composé de deux socialistes, Carole Delga et Damien Alary, et des radicaux Sylvia Pinel et Didier Codorniou. Une conférence de presse est prévue dans les prochains jours à Montpellier pour préciser les contours de cet accord.

Alors que le PS gère actuellement 21 régions sur 22, Jean-Christophe Cambadélis ne souhaite pas chiffrer d’objectifs à réaliser : «Avec le redécoupage, nous partons dans l’inconnu. Mais nous allons nous battre pour conserver un maximum de région.»

Malgré ses bisbilles, PS et PRG appellent désormais à un large rassemblement des partis de gauche en vue des régionales et de la présidentielle de 2017. Jean-Michel Baylet a ainsi rappelé que les régionales sont «les dernières élections avant la présidentielle. Nous souhaitons commencer à nous mettre en ordre de bataille».

De son côté, le premier secrétaire du PS a mis en garde contre «un éparpillement de la gauche qui serait un préjudice. Nous lançons un appel au rassemblement pour l’ensemble des forces de gauche et écologistes». Le patron socialiste vise notamment la région Paca et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où le FN semble en position de l’emporter.

Jérémie LAMOTHE

Print article

Leave a Reply

Please complete required fields