Top départ pour Ariane 6

Published 12/08/2015 in EcoFutur, Économie

Un bâtiment de l’Agence spatiale européenne, à Darmstadt, en Allemagne. (Photo Ralph Orlowski. Reuters)

À CHAUDLe développement du prochain lanceur spatial européen, successeur de la fusée Ariane 5, débute ce mercredi avec la signature de trois contrats à hauteur de 3,4 milliards d’euros.

Ariane 6 arrive sur la rampe de lancement. Après avoir décidé en décembre de doter l’Europe d’un nouveau lanceur spatial dès 2020, l’Agence spatiale européenne (ESA) a formalisé son développement mercredi, en signant trois contrats pour un montant total de 3,4 milliards d’euros.

Le plus important, passé avec Airbus Safran Launchers, la coentreprise chargée de construire la fusée, s’élève à 2,4 milliards d’euros. Le deuxième, conclu avec le Centre national français d’études spatiales (Cnes) pour 600 millions d’euros, vise à doter le Centre spatial guyanais, situé à Kourou, des infrastructures nécessaires aux futurs lancements. Le dernier contrat porte sur le développement du lanceur léger Vega C, qui sera réalisé par le groupe italien European Launch Vehicle pour 400 millions d’euros.

Avec Ariane 6, l’ESA espère redevenir compétitive sur le marché des lanceurs spatiaux, elle qui, ces dernières années, a souffert de la concurrence du Falcon 9 américain et a souvent eu recours aux fusées russes Soyouz pour mettre sur orbite ses propres satellites – notamment ceux de Copernicus, programme de surveillance de la Terre.

«Ariane 5 est un formidable lanceur. Mais son coût donnait des sueurs froides aux Etats membres du programme», confie à Libération Gaele Winters, directeur de la division lanceurs à l’Agence spatiale européenne. «Avec Ariane 6, le prix des lancements sera divisé par deux.» Et la cadence de tir, cinq à six lancements chaque année avec Ariane 5, devrait passer à une dizaine avec le nouveau lanceur.

A part quelques améliorations techniques – un nouveau système de pressurisation des réservoirs et des systèmes électriques et informatiques modernisés –, celui-ci ne sera pas bien différent de sa sœur aînée. La performance restera quasiment la même. Le «big change», comme l’appelle Gaele Winters, s’observera surtout en amont, dans son processus de fabrication.

«L’organisation industrielle est remise à plat», observe Jean-Marc Astorg, responsable de la division lanceurs au Cnes, contacté par Libération. «La fusée sera fabriquée sur seulement trois-quatre sites européens, contre une vingtaine actuellement. Elle se fera à l’horizontale, et plus à la verticale comme aujourd’hui.» L’objectif est de minimiser l’assemblage des dernières pièces au Centre spatial guyanais.

Le timing est serré : au second semestre 2019 doivent débuter les premiers essais d’Ariane 6. Un nouveau pas de tir devra alors être opérationnel à Kourou. Sur place, personne n’a attendu la signature des contrats. Pour anticiper la saison des pluies qui retarderont leur avancée, les travaux de terrassement ont déjà débuté.

Gabriel SIMÉON

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