Lundi noir pour les places boursières

Published 24/08/2015 in Économie

A la Bourse de Shanghai, ce jeudi. (Photo Aly Song. Reuters)

À CHAUDDans le sillage de l’effondrement des indices asiatiques, les Bourses française et mondiales ont lourdement chuté lundi.

La décélération brutale du géant chinois fait souffler un vent de panique sur tous les marchés financiers. Après la chute spectaculaire des indices asiatiques dans le sillage de la bourse de Shanghai (- 8,49%, sa plus forte baisse journalière depuis 2007), les places européennes et mondiales ont essuyé de lourdes pertes ce lundi. A 17h35, le CAC 40 clôturait en net recul à 4 383 points (- 5,35%). La plus forte perte concernait les actions ArcelorMittal (- 8,93%) et Total (- 8,34%), deux groupes particulièrement exposés au risque chinois. Et aucun groupe de l’indice phare de la Bourse de Paris n’est parvenu à maintenir son action dans le vert. Un «bain de sang» pour un vendeur d’actions interrogé par l’AFP. Palmarès du #CAC40 : aucune valeur n’échappe à la tourmente.

Ailleurs dans le monde, le scénario était comparable. A 17 h 30, la Bourse allemande de Francfort (Dax) lâchait 4,54% quand l’indice londonien (Footsie) perdait 4,05%. La bourse d’Athènes (Athex) accusait encore plus le coup avec une perte de 10,54%. Aux Etats-Unis, les indices phares Dow Jones et Nasdaq chutaient respectivement de 4,75% et 5,50% à l’ouverture. Au Brésil, le principal indicateur de la Bourse de São Paulo, l’Ibovespa, perdait quant à lui 6,49% à l’ouverture avant de limiter progressivement la casse.

Inquiétude planétaire croissante

Pourquoi une telle débâcle ? Parce que les craintes sur la fragilité de l’économie chinoise et ses conséquences sur la croissance mondiale n’ont pas été apaisées, loin s’en faut. Tombée à 7% cette année, selon les statistiques officielles, la croissance chinoise serait plus proche aujourd’hui de 4%. Certains, comme l’économiste Patrick Artus, l’estiment même à 2%… Ce qui fait peser des risques importants sur l’économie des principaux partenaires commerciaux de la Chine, comme les Etats-Unis et l’Allemagne.

La semaine dernière, déjà, les principales places boursières témoignaient de cette inquiétude planétaire croissante : depuis le 17 août, le CAC 40 a perdu 10,88%, le Dax 12%, le Footsie 9,89%, l’Athex 16,46%, le Dow Jones 8,14% et le Nasdaq 10,73%.

Ce «Lundi noir» s’explique aujourd’hui essentiellement par «la déception des investisseurs devant l’absence de mesure de relance directe des autorités chinoises durant le week-end, les autorités se contentant de donner leur bénédiction aux collectivités locales pour qu’elles investissent en Bourse, pour la première fois», a expliqué un analyste à l’AFP. Et en l’absence d’une réponse forte de Pékin, cette déception pourrait empirer au fil des jours.

Gabriel SIMÉON

Print article

Leave a Reply

Please complete required fields