La Rochelle : Taubira entre ovations, ferveur, et espérance

Published 29/08/2015 in Politique

Christiane Taubira, à La Rochelle pour l’université d’été du PS, dont elle n’est pas membre, le 29 août.(Photo Laurent Troude)

REPORTAGEA l’université d’été des socialistes, la ministre de la Justice était invitée à parler République et liberté. Son discours, résolument de gauche, a été longuement applaudi.

Bien sûr, ici à La Rochelle, la foule était déjà totalement acquise à sa cause, mais quand même. L’engouement qu’a suscité aujourd’hui Christiane Taubira aux militants socialistes présents en plénière a été sans commune mesure avec les autres responsables politiques qui se sont pour l’instant succédés à la tribune. Sa seule arrivée au pupitre a provoqué immédiatement une longue standing ovation et des applaudissements nourris et francs, sous les hourras, qu’elle-même a eu du mal à calmer. Voilà qui met les choses au clair. Au PS, Christiane Taubira (qui n’est pas encartée) est populaire, plus encore, elle est adulée.

Ce vendredi d’université d’été, la garde des Sceaux était invitée à débattre en plénière d’un thème cher à la gauche : «La République pour la liberté.» Et justement, elle est venue avec un discours de gauche, un vrai, plein de promesses et de ferveur, de poésie et même d’émotion. Au fond de la salle, par moments, on a vu des socialistes les larmes aux yeux. Véridique.

«La République doit se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire, à l’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste des progrès à accomplir», a-t-elle commencé, citant Mendès France. De mémoire, évidemment. Re-applaudissements. «La République ne va plus de soi», a-t-elle enchaîné. Ambiance plombée.

«Ceux qui la remettent en cause se sentent à l’aise. Ce sont les héritiers de Cassagnac, Boulanger. […] Leur but est d’abattre la République, et c’est pour ça qu’il la dévaluent sans cesse, car il refusent la liberté des citoyens». Taubira parle de l’extrême droite. «Si nous ne faisons rien, nous allons laisser la part belle à ces ennemis de la République», prévient-elle, proposant à la gauche de retrouver le dialogue avec les plus pauvres, et «ceux qui sont exclus». «C’est notre histoire, c’est l’histoire de la gauche d’être aux côtés des plus vulnérables, des plus faibles. Lorsque la gauche s’éloigne des catégories populaires, elle devient infidèle à elle-même». Deuxième standing ovation.

En suivra une autre, puis une quatrième. La ministre de la Justice est maintenant en train d’évoquer l’esprit du 11 janvier, les attentats, et les terroristes, eux aussi «ennemis de la République». Face à eux, «nous allons tenir bon et nous allons rester debout. Nos forces resterons nos forces». «Le 11 janvier, ça n’était pas un sursaut. C’était un rappel. Un rappel que les Français sont un peuple libre. Un peuple qui vit dans un pays libre», dit-elle aussi. 

«Face aux ténèbres J’ai dressé des clartés, planté des flambeaux, à la lisière des nuits. Des clartés qui persistent, des flambeaux qui se glissent. Entre ombres et barbaries». Cette fois, il s’agit d’un poème d’Andrée Chedid. Son titre ? L’espérance.

Tristan BERTELOOT

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