Dray et Mélenchon se castagnent à coups de vieux dossiers

Published 19/10/2015 in France

Jean-Luc Mélenchon (à droite) et Julien Dray participent à la conférence de presse clôturant la Convention pour la VIe république, le 8 novembre 1992 à Paris.

Pif Paf

Quelques semaines avant les élections régionales, les deux anciens compagnons de l’Essonne s’affrontent à distance.

Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray : une histoire sans fin. Elle est née à la fin des années 80. François Mitterand, le président de la République, file une circonscription dans l’Essonne à Julien Dray : le territoire de Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes s’allient politiquement, malgré leurs différences et une sorte de rivalité. Les années passent. Des hauts, des bas. A l’aube des années 2000, ils se séparent. Depuis, ils se guettent de loin. Ces derniers jours, ils ont repris le contact de manière un peu particulière. Histoire en deux épisodes.

Episode 1 Dimanche soir, quelques minutes avant les résultats du référendum, on croise Julien Dray devant le siège du PS. La tête de liste du Val-de-Marne, revenue au premier rang au Parti socialiste, se félicite. Selon lui, le référendum a obligé toutes les forces de gauche «à se positionner» autour du PS. Il cause de Mélenchon : «Jean-Luc est resté très discret, contrairement aux autres. Il savait très bien que j’étais face à lui.» Du genre, «si tu bouges, je te couche». Dans son élan, Julien Dray en a profité pour exhumer un vieux document : une vidéo qui concerne Jean-Luc Mélenchon.

Un voyage dans le temps. En 1992, le leader du Parti de gauche (PG) est encore membre du PS. Candidat dans l’Essonne, lors des élections cantonales, il s’incline à cause de la division de la gauche. Il est furieux. Parle de «faute morale» et de coup de «poignard». Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon demande à ses troupes du PG de se maintenir en cas de duel face au PS. En même temps, Mélenchon considère que les socialistes ne sont plus à gauche. Mais c’est tout de même rigolo de le voir combattre la division à gauche.

Episode 2 Dimanche soir, pendant que le PS fête son «succès», Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, sort le marteau. Dans son blog, il balance un document exclusif : un enregistrement qui remonterait à 2009. On entend Julien Dray critiquer Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone devant un auditoire. Il qualifie ses deux camarades de «fainéants» et de «manipulateurs». «Moi, je les connais, il faut les démasquer. Maintenant, ils se cachent derrière Martine, mais il y a deux patrons là-dedans, deux grands fainéants devant l’éternel… Cambadélis est le plus grand fainéant que je connaisse, ajoute Dray. C’est un député qui n’a jamais pris la parole à l’Assemblée nationale.» Puis : «Avec eux, c’est toujours la catastrophe», dit-il. Julien Dray fait référence aux défaites du PS à la présidentielle de 2002 et aux européennes de 2009. 

Sur son blog, Alexis Corbière explique que «depuis quelque temps, l’ancien député et actuellement tête de liste PS aux élections régionales dans le Val-de-Marne Julien Dray s’est fixé une tâche : engager systématiquement le bras de fer contre Jean-Luc Mélenchon et ses amis.» Bien évidemment, Jean-Luc Mélenchon a partagé le son sur son compte twitter. Une revanche à visage découvert. Pour le moment, Jean-Luc Mélenchon et le PG mènent: après la sortie du son, Julien Dray va avoir du mal à se justifier auprès de ses camarades du PS.

ParRachid Laïreche

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