Perturbateurs endocriniens : Bruxelles condamné

Published 16/12/2015 in France

La Commission européenne, à Bruxelles.

Santé

La Commission européenne n’a rien fait contre ces microparticules chimiques qui affectent le système hormonal, alors qu’elle s’était engagée à les réglementer. La Cour européenne de justice vient de la condamner.

Voilà une petite bombe inattendue que vient de déposer la Cour européenne de justice, en condamnant aujourd’hui la Commission européenne pour ne pas avoir respecté la législation européenne lui imposant d’encadrer les perturbateurs endocriniens dès décembre 2013 comme demandé par le Parlement européen et le Conseil.

Et c’est une bonne nouvelle, car ce fut un combat de titans. En octobre, une journaliste avait révélé l’incroyable jeu de lobbying qui avait eu pour cadre les couloirs de la Commission pour enterrer toute réglementation sur les perturbateurs endocriniens (1), alors que des engagements avaient été pris.

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Plus de cinq ans de lutte en tout genre, de conspirations, de faux communiqués et études incomplètes, menées par l’industrie chimique et d’autres acteurs pour torpiller tout texte contraignant. Les députés européens avaient pourtant clairement demandé en 2009 d’encadrer les perturbateurs endocriniens, les preuves scientifiques s’accumulaient, et pourtant la Commission européenne a fait la sourde oreille, preuve qu’en son sein les intérêts des industriels ont prévalu sur la nécessaire protection de la population. Sous la pression des fabricants, ladite Commission a même lancé en 2013 une étude d’impact pour analyser les effets d’une réglementation sur les perturbateurs endocriniens. On attend toujours les résultats. Ce qui ressemble à la une de ces manœuvres consistant avant tout à gagner du temps.

Cette stratégie de jouer la montre par la Commission est vivement critiquée par la Cour de justice dans son verdict. Est-ce gagné pour autant ? «Il est urgent que ces substances que l’on trouve dans les plastiques, les pesticides ou les cosmétiques soient réglementées tant leurs effets sur notre système hormonal sont connus et dangereux, a réagi aujourd’hui l’eurodéputée EE-LV Michèle Rivasi. Nous appelons la Commission à proposer au plus vite un cadre pour réglementer les perturbateurs endocriniens.»

(1) Intoxication, aux éditions la Découverte, par Stéphane Hôtel, 19 €.

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