«Panama Papers»: la plus grande fuite des zones d’ombre de la finance mondiale

Published 03/04/2016 in Planète

L’enquête révèle notamment que des associés du président russe Vladimir Poutine auraient détourné plus de deux milliards de dollars avec l’aide de banques et de sociétés écran.

Evasion fiscale

Douze chefs d’Etat ou de gouvernement, des stars du football comme Michel Platini ou Lionel Messi et de nombreuses personnalités auraient fraudé le fisc et dissimulé leur fortune selon une vaste enquête mondiale publiée dimanche soir.

C’est la plus grosse fuite de données mondiales dans l’histoire de la presse. Une centaine de médias de 76 pays ont mis au jour les avoirs cachés dans des paradis fiscaux de leaders politiques mondiaux, de stars du football, de milliardaires ou de criminels.

Les données de cette enquête baptisée «Panama Papers» ont été obtenues par le journal allemand Süddeutsche Zeitung grâce à une source anonyme et traités par le Consortium international de journalisme d’investigation (ICIJ). Plus de 370 journalistes du monde entier (dont des journalistes du Monde et de l’émission de France 2 «Cash Investigation» en France) ont épluché pendant plusieurs mois les 11,5 millions de fichiers d’une société de domiciliation offshore basée à Panama, Mossack Fonseca. Ce cabinet aurait créé plus de 214 000 entités offshores, des sociétés permettant de masquer l’identité de leurs propriétaires, dans 21 paradis fiscaux différents entre 1977 et 2015 et pour des clients issus de plus de 200 pays et territoires.

Résultat : 140 responsables politiques, dont douze anciens ou actuels chefs d’Etat et de gouvernement sont cités. Parmi les personnalités mentionnées figurent notamment un cercle rapproché de personnalités autour de Vladimir Poutine. Les associés du président russe auraient détourné plus de deux milliards de dollars avec l’aide de banques et de sociétés écran. Le premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, mais aussi de nombreux autres noms de chefs d’Etat ou de personnalités politiques sont visés. On y retrouve également le footballeur argentin Lionel Messi et le président suspendu de l’UEFA, Michel Platini. Tous ont placé une partie de leur fortune dans les paradis fiscaux.  

L’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac serait aussi impliqué. D’après ces documents, Jérôme Cahuzac était propriétaire d’une société, immatriculée aux Seychelles en 2009 et associée à un compte en banque lié au cabinet Fonseca.

 

«Ces révélations montrent à quel point des pratiques nocives et la criminalité sont profondément enracinées dans les places offshore», selon Gabriel Zucman, un économiste de l’université de Californie à Berkeley cité par l’ICIJ. «Les “Panama Papers” offrent une cartographie, presque en temps réel, d’un pan entier de la finance mondiale, jusqu’alors à l’abri des regards.» explique Le Monde.

Par

Print article

Leave a Reply

Please complete required fields