Xavier Bertrand a les accords du Touquet dans le viseur

Published 24/06/2016 in France

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, arrivant à une conférence de presse dans la jungle de Calais, le 21 février 2016.

Brexit

Le président (LR) des Hauts-de France veut profiter de la sortie du Royaume-Uni de l’UE pour renégocier les textes bilatéraux signés en 2003.

Profitant du contexte historique du Brexit, Xavier Bertrand a de nouveau plaidé vendredi pour une renégociation des accords du Touquet, signés en 2003 entre la France et le Royaume-Uni dans le contexte de la fermeture du camp de Sangatte. Face à l’urgence que connaissait ce centre d’hébergement, l’accord bilatéral était censé permettre, entre autres, un partage du contrôle des frontières entre la France et l’Angleterre pour une meilleure régulation des flux migratoires. L’eurodéputée écologiste, Karima Delli, a, elle, demandé l’annulation pure et simple de ces accords, tandis qu’on se souvient qu’en amont du référendum britannique, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait lui aussi mis en garde le Royaume-Uni sur les conséquences d’un Brexit sur cet accord bilatéral. «La France ne retiendrait plus les migrants à Calais», avait-il averti. Sur le papier, les accords du Touquet prévoient bien une clause de sortie sur une période de deux ans.

«La Grande-Bretagne doit aussi reprendre la gestion de ses frontières»

En déplacement vendredi gare du Nord à Paris, où circule l’Eurostar, le président LR de la région Hauts-de-France a martelé que ces accords avaient vocation à être provisoires et que «la situation de 2003 n’a rien à voir avec celle de 2016». Faisant référence à la situation «dramatique» de Calais, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy a tenu des propos très clairs : «La Grande-Bretagne a choisi de reprendre sa liberté. Elle doit aussi reprendre la gestion de ses frontières.» Une situation à Calais, qui ne fait, selon lui, qu’empirer et qui se terminera de façon dramatique si le Royaume-Uni n’assume pas ses responsabilités en matière d’accueil des migrants. «Les migrants sont à Calais car ils attendent de pouvoir aller en Angleterre. Aucun d’eux ne souhaite rester à Calais», a-t-il ajouté. Bien que cette déclaration n’ait aucun pouvoir juridique, Xavier Bertrand a tout de même affirmé sa détermination : «Je ne lâcherai pas ce point. S’il n’est pas pris en compte par le gouvernement, j’en ferai un élément déterminant pour la primaire» de la droite qui se tiendra fin novembre.

Dans le même temps, le président de région a insisté sur le maintien des partenariats économiques avec l’Angleterre, vitaux pour son territoire. Xavier Bertrand a ainsi fait appel au «peuple britannique» arguant que celui-ci «a dit non à l’Europe mais pas à la France. L’histoire économique entre la région et l’Angleterre doit continuer». Il rencontrera les principaux partenaires dans les prochaines semaines.

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