La pub débarque bientôt dans «Pokémon Go»

Published 16/07/2016 in Futurs

Un joueur de «Pokémon Go» à Londres, en juillet 2016. Certains lieux réels apparaissent dans le jeu comme des «Pokéstops», où l’on peut se ravitailler en objets virtuels.

Jeu vidéo

Les développeurs du jeu mobile vont renforcer leur modèle économique en permettant à des marques de sponsoriser des lieux virtuels, comme les Pokéstops ou les arènes de combat.

Des millions de joueurs dans la poche, un engouement planétaire, la frénésie médiatique… Devant le succès de son jeu Pokémon Go, développée en partenariat avec Nintendo, le studio américain Niantic se prépare déjà à peaufiner le modèle économique par la publicité.

Pokémon Go fonctionne actuellement sur un pur modèle «free to play» : il est gratuitement téléchargeable, mais une fois embarqués dans la chasse aux Pokémon, les joueurs peuvent acheter des objets dans la boutique intégrée de l’application. Quelques centimes pour un œuf de Pokémon, 1,5 euro environ pour un incubateur d’œufs… A ce rythme-là, les bénéfices grimpent vite.

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Mais John Hanke, patron de Niantic, a expliqué au Financial Times que la possibilité sera bientôt offerte aux marques de sponsoriser l’espace virtuel de Pokémon Go. Les entreprises «paieraient pour devenir des lieux dans l’interface du jeu, car cela incite les joueurs à venir les visiter.» Comme le joueur est géolocalisé, il doit se déplacer dans la vraie vie pour que son avatar bouge à l’écran. Et on peut donc l’obliger, si un fast-food ou l’agence d’une banque deviennent des «Pokéstops» (zones de ravitaillement) dans le jeu, à se rendre devant leur vitrine bénéficier de certains avantages virtuels… Mettons une pokéball plus efficace. Et, une fois planté devant l’entrée du Burger Miam d’où s’échappe un doux fumet de poulet frit, un certain nombre de joueurs finirait sans doute par pousser la porte…

Un Pokéstop dans «Pokémon Go».

Les annonceurs se verraient facturer un «coût par visite» : quelques centimes à chaque fois qu’un joueur interagit avec le lieu sponsorisé, détaille Hanke, tout comme les marques paient un «coût par clic» quand un internaute clique sur leur bannière de pub.

Ce type d’intrusion publicitaire a déjà été mis en place dans Ingress, le précédent jeu en réalité augmentée de Niantic – en France par exemple, les joueurs devaient se rendre devant les boutiques de l’assureur Axa pour obtenir le bouclier le plus puissant du jeu.

Le potentiel économique semble énorme si le succès de Pokémon Go se confirme. A New York, déjà, le gérant d’une pizzeria a conquis une nouvelle clientèle en achetant 10 dollars de «leurres», des objets virtuels dans Pokémon Go, pour attirer davantage de Pokémon autour de son restaurant. Il aurait ainsi boosté sa fréquentation de 30 à 75%.

Pokémon Go n’est toujours pas sorti en France, mais cela ne saurait tarder : le jeu vient d’être lancé en Allemagne après les Etats-Unis et l’Australie. En attendant, de nombreux sites proposent de le télécharger sans passer par les boutiques d’applications officielles.

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