Il y a quarante ans, la conquête «Viking» de Mars

Published 20/07/2016 in Futurs

La surface martienne vue par Viking 1 le 21 juillet 1976.

Espace

On célèbre l’anniversaire de Viking 1, le tout premier engin de fabrication humaine à avoir réussi son atterrissage sur Mars.

Alors que l’exploration de Mars bat son plein, avec deux rovers sur place (Curiosity et Opportunity), un atterrisseur en cours de route et une flopée d’autres machines à faire décoller dans les prochaines années, on célèbre ce mercredi le quarantième anniversaire de Viking 1, le tout premier engin de fabrication humaine à avoir réussi son atterrissage sur la planète rouge.

De fabrication américaine, Viking 1 était composé de deux modules : un orbiteur, qui, comme son nom l’indique, devait s’insérer en orbite autour de Mars, et un atterrisseur, qui, comme son nom l’indique, devait y poser les pattes. Dix mois après son lancement, le 20 août 1975, la sonde s’est laissée happer par l’attraction martienne le 19 juin 1976. Elle a tourné durant un mois autour de Mars avant de lâcher la capsule de l’atterrisseur le 20 juillet dans son sillage.

Viking 1. L’atterrisseur est dissimulé dans la capsule arrondie, en haut de l’image. (Photo Nasa)

Viking Lander 1 tournait alors à 5 km/s autour de Mars. Il a dû donner un grand coup de frein – enfin, de rétrofusées – pour ralentir son allure et pouvoir tomber vers la surface. La manœuvre était délicate : comme l’atmosphère martienne est ténue, elle freine beaucoup moins la chute des objets que l’atmosphère terrestre. Il a fallu déployer des parachutes de 16 mètres de diamètre, jusqu’à descendre à 60 m/s. Le bouclier thermique a été expulsé – les pieds de l’atterrisseur déployés. Il était temps, alors que Viking Lander 1 côtoyait les 1500 mètres d’altitude, d’activer d’autres rétrofusées pour se poser en douceur. L’appareil a finalement touché la plaine Chryse Planitia à 2,4 m/s, une vitesse tout à fait raisonnable.

Modèle de l’atterrisseur Viking 1. (Photo NASA/JPL-Caltech/University of Arizona)

A peine arrivé, l’atterrisseur a pris une photo de son environnement. Il n’y avait pas de temps à perdre : la précédente machine à avoir tenté l’atterrissage sur la planète rouge, le soviétique Mars 3, avait cessé de répondre quelques secondes seulement après son arrivée, et l’on soupçonnait qu’il se soit enlisé dans des sables mouvants. Viking 1 a donc réussi l’exploit d’envoyer sa première photo 25 secondes après l’atterrissage, pour montrer la nature du sol et éventuellement expliquer les raisons de sa mort prochaine…

La première image «claire» jamais envoyée de la surface de Mars, prise par Viking 1 juste après son atterrissage, le 20 juillet 1976.

La première image «claire» jamais envoyée de la surface de Mars, prise par Viking 1 juste après son atterrissage, le 20 juillet 1976. (Photo Nasa/Roel van der Hoorn)

Mais Viking 1 n’est pas mort. Il a continué à fonctionner, pris un autre cliché du paysage en format panoramique, puis le même en couleur le lendemain… Les images pouvaient partir vers la Terre en communication directe, via une grosse antenne installée sur l’atterrisseur, ou relayés par l’orbiteur Viking.

Première image panoramique de Mars. (Photo Nasa/Roel van der Hoorn)

La planète rouge en couleur

La couleur des roches sur la photo couleur suggérait la présence de limonite – du fer oxydé – due, sur Terre, à la présence d’eau dans l’atmosphère…

Première photo couleur de la surface martienne, prise par Viking 1 en 1976.

Première photo couleur de la surface martienne. (Photo Nasa/JPL)

De précieuses informations scientifiques ont été amassées pendant 6 ans. Déjà, on cherchait des indices de vie passée ou présente en relevant les traces de composés organiques dans le sol. L’un des instruments de Viking 1 a bien trouvé quelque chose d’intéressant, mais il est probable que ce résultat discordant était un faux positif. Pendant ce temps, l’orbiteur prenait lui aussi des images (dont le «visage», qui a nourri tant de fantasmes), et mesurait la vapeur d’eau dans l’atmosphère et la température aux quatre coins de la planète.

Le 11 novembre 1982, la NASA a perdu le contact avec Viking 1. Le module a fonctionné pendant 2245 sols (jours martiens) soit 2306 jours terrestres. Un record à l’époque, qui ne fut battu que deux décennies plus tard par les robots Spirit et Opportunity avec le lancement de la fameuse mission Mars Exploration Rover.

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