Philae ne répondra plus jamais

Published 27/07/2016 in Futurs

Vue d’artiste de Philae sur sa comète.

Sciences

L’Agence spatiale européenne a coupé les canaux de communication avec l’atterrisseur Philae, posé sur la comète «Tchouri» depuis novembre. Elle ne répondait plus depuis un an. La sonde Rosetta sera également débranchée en septembre.

Adieu, Philae, on t’aimait bien
Adieu, Philae, on t’aimait bien, tu sais
On venait de la même planète
On venait de la même Terre, et tu es parti sur une comète
Adieu Philae, tu vas mourir
C’est dur de couper le contact, tu sais
Mais on part sans trop de frustration
Car vu que tu étais un peu patraque
On sait qu’t’étais en hibernation.

Ce matin à 11 heures (heure d’été française), l’équipe de l’Agence spatiale européenne a dû verser une petite larme en coupant définitivement ce qu’elle appelle l’ESS, «l’interface utilisée pour les communications entre Rosetta et Philae». Le petit atterrisseur qui s’est posé sur la comète «Tchouri» 2015 est désormais incapable de parler à la sonde qui lui tourne autour, et lui sert d’habitude de relais vers la Terre. Mais bon, ce n’est pas comme si Philae était un grand bavard : on ne l’a plus entendu depuis le 9 juillet 2015 et personne ne croyait vraiment qu’il se réveillerait un jour. Arrivé de travers sur la surface de la comète après quelques rebonds imprévus, Philae a toujours été mal positionné pour recharger ses panneaux solaires et communiquer avec Rosetta.

Reconstitution de l’arrivée chaotique de Philae sur la comète 67P.

Mais la mission est loin d’être un échec : l’exploration de la comète par les deux engins européens a été riche d’enseignements. «80 % des premières activités scientifiques» prévues pour Philae ont même été accomplies, selon l’ESA. Il a analysé les gaz et les poussières de Tchouri, analysé des échantillons du sol et identifié seize composés organiques dont quatre que l’on n’avait encore jamais vus sur une comète.

Encore quelques photos

L’euthanasie de Philae n’est que l’une des étapes dans le grand processus d’extinction de la mission Rosetta. La comète se balade actuellement à 520 millions de kilomètres du Soleil, ce qui commence à faire un peu loin pour récupérer de l’énergie solaire. Rosetta va perdre quatre watts de puissance par jour à partir de la fin juillet, annonce l’ESA. Il va donc falloir se concentrer sur quelques fonctions essentielles et pas trop énergivores pour exploiter la sonde jusqu’à ses derniers jours.

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La toute fin est programmée pour le 30 septembre. Il n’y aura quasiment plus d’énergie, ni de bande passante pour télécharger les données depuis Rosetta quand celle-ci approchera l’orbite de Jupiter. L’ESA enverra alors la sonde se crasher sur la comète, sur un site nommé Ma’at. Rosetta aura encore l’occasion de faire des observations et de prendre quelques photos en très haute résolution en s’approchant de la surface. Elle aura bien travaillé jusqu’au bout.

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