Bygmalion : le parquet demande le renvoi en correctionnelle de Sarkozy

Published 05/09/2016 in France

Le candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy à La Baule, le 4 septembre 2016.

Justice

Tous les mis en examen dans ce dossier de financement illégal de la campagne présidentielle en 2012 sont concernés par cette demande de renvoi.

L’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a dénoncé lundi «une nouvelle manoeuvre politique grossière» après l’annonce des réquisitions du parquet de Paris demandant le renvoi en procès de l’ex-président dans l’affaire Bygmalion. «Il s’agit d’une nouvelle manoeuvre politique grossière qui ne résistera pas davantage que les autres à l’examen des faits», déclare l’avocat dans un communiqué, en évoquant une «affaire où les deux années d’enquête ont démontré son absence totale d’implication dans des faits présumés délictueux».

Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle des mis en examen, dont Nicolas Sarkozy, pour le délit de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2012, dans l’affaire Bygmalion, a appris l’AFP lundi de source proche de l’enquête.

«Le parquet demande le renvoi de tous les mis en examen» qui sont au nombre de quatorze dans cette affaire,» a précisé cette source, comme l’a indiqué un peu plus tôt Europe 1 dans un tweet. Il appartient maintenant aux juges d’instruction de suivre ou non ses réquisitions.

Il appartient maintenant aux juges d’instruction de suivre ou non ses réquisitions, dans un délai d’un mois minimum. Mais d’éventuels recours de procédure sont toujours susceptibles de rallonger les délais. Un éventuel renvoi avant la primaire de la droite pour la présidentielle, prévue les 20 et 27 novembre, compliquerait la tache de l’ancien président de briguer un nouveau mandat à l’Elysée. L’enquête porte plus largement sur un vaste système de fausses factures destiné à dissimuler un dépassement massif du plafond des dépenses autorisées pour la campagne, qui était fixé à 22,5 millions d’euros.

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Dans des réquisitions datées du 30 août, le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès de treize autres personnes, en visant les délits de faux, abus de confiance, escroquerie ou complicité et complicité de financement illégal. Parmi elles, figurent d’anciens cadres de l’ex-UMP, comme Eric Cesari, des responsables de la campagne présidentielle, comme son directeur Guillaume Lambert ou Jérôme Lavrilleux, et les responsables de la société Bygmalion, dont la filiale Event and Cie organisait les meetings de la campagne sarkozyste.

Tous sont soupçonnés d’avoir participé à la mise en place d’un système de fausses factures pour imputer à l’UMP quelque 18,5 millions d’euros de dépenses de meetings qui auraient dû figurer dans le budget de campagne du candidat. Les factures, retrouvées par les enquêteurs, portaient la mention de conventions de l’UMP qui n’ont jamais eu lieu.

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Nicolas Sarkozy n’est pas mis en cause pour avoir eu connaissance de cette fraude. Mais il a été mis en examen le 16 février pour financement illégal de sa campagne, soupçonné d’avoir engagé des dépenses supplémentaires en réclamant de nouveaux meetings, alors qu’il ne pouvait ignorer que son budget allait franchir la ligne rouge. Le candidat avait été destinataire de notes des experts-comptables l’alertant sur ce risque. L’ancien président a toujours contesté un dérapage de ses dépenses.

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