Corticoïdes: les joueurs du Racing 92 étaient en règle

Published 07/10/2016 in Sports

L’ouvreur du Racing 92 Dan Carter face au RC Toulon en finale du Top 14 à Barcelone, le 24 juin 2016.

Rugby

Ces produits interdits en compétition sans autorisation ont été détectés chez Dan Carter, Joe Rokocoko et Juan Imhoff. Le club francilien affirme qu’il n’est pas question de dopage.

Un scandale mort-né? Selon l’Equipe, des traces de corticoïdes ont été retrouvées dans les urines de trois joueurs, et pas des moindres, du Racing 92, après la victoire du club francilien en finale du championnat de France de rugbycontre Toulon, le 24 juin à Barcelone. Le contrôle surprise réalisé sur tous les joueurs de la finale par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a permis de détecter des traces de ces produits interdits en compétition sans autorisation, sauf cas particuliers, chez Carter, Rokocoko et Imhoff, déterminants dans la victoire héroïque du Racing (29-21), en infériorité numérique pendant plus d’une heure après l’expulsion définitive de Maxime Machenaud. Un succès qui a signé le retour au sommet du rugby français de la formation des Hauts-de-Seine. Selon le quotidien sportif, les trois joueurs ne disposaient pas des autorisations qui auraient pu justifier la présence de ces substances interdites.

Une information démentie par le Monde, selon lequel tout a été fait dans les règles. « L’instruction est terminée et la commission va statuer rapidement, a précisé au journal, Christian Bagate, responsable de la lutte antidopage à la Fédération française de rugby? Le médecin du Racing a fait tout son travail dans les règles et c’est dans le dossier.» Une version qui accrédite celle du club.  «Il s’agit de traitements administrés par voie autorisée, prodigués en réponse à des pathologies avérées, plusieurs jours avant la finale du Top 14 et ne nécessitant pas d’AUT (autorisation à usage thérapeutique)», a réagi le Racing 92 dans un communiqué. «Tous les actes médicaux pratiqués sur les joueurs cités par les médias l’ont été dans le plus total respect des règles anti-dopage nationales et internationales, tant au niveau des procédures administratives que médicales», assure le club, ajoutant que «tous les protocoles médicaux (étaient) clairs» et que «la transparence (serait) totale».

«Juste une utilisation thérapeutique»

De son côté, Simon Porter, un agent néo-zélandais de joueurs représentant notamment Dan Carter et Joe Rokocoko a déclaré à la chaîne de télévision TVNZ : «C’est juste une utilisation thérapeutique, la cortisone est un médicament utilisé communément pour traiter les douleurs et les inflammations.» Selon lui, les médecins du Racing 92 ont bien déposé les justificatifs autorisant ces joueurs à utiliser de la cortisone, le demi d’ouverture Carter pour soigner un mollet, l’ailier Rokocoko pour un genou. «Nous avons été rassurés sur le fait qu’il n’y avait rien à craindre, qu’il n’y avait aucune faute, qu’il n’y avait aucune affaire dont il faudrait répondre», a-t-il assuré.

Interview Peut-on être malade quand on est champion?

La Fédération française de rugby (FFR) dispose de quarante jours à compter de la notification pour mener son enquête et décider si l’emploi de ces produits était justifié médicalement. Dans le cas inverse, une procédure disciplinaire devrait être ouverte. Selon l’Equipe, une sanction envers les joueurs et/ou le club n’est pour autant pas assurée, et pourrait dépendre du dosage du produit et du mode d’administration.

Dans certains cas, un recours aux corticoïdes sans autorisation à usage thérapeutique (AUT) est possible s’il est déclaré pendant le contrôle. Mais les joueurs contrôlés positifs, qui devront se justifier devant la commission médicale de la fédération, pourront aussi, selon le journal sportif, «se reposer sur un aspect surprenant de la loi française, qui permet aux clubs et aux sportifs mis en cause de se défendre rétroactivement, donc sans avoir obtenu d’AUT». Les experts mandatés par la FFR devront donc déterminer si le Racing a voulu rétablir la santé de ses joueurs, auquel cas l’autorisation sera délivrée a posteriori, ou améliorer ses performances, ce qui le fera basculer dans l’illégalité. «Dans le cas d’usage de certains corticoïdes, par exemple, la différence de dosage peut faire passer le joueur du statut de convalescent à celui de tricheur présumé», explique l’Equipe.

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