Italie-France : Les 3 phrases du match
Les Français ont gagné samedi à Rome sans être brillants. Une constante sur ce Tournoi des six nations où, paradoxalement, ils pourraient terminer à la deuxième place derrière l’Angleterre.
La fonction sociale des nuls : faire passer les médiocres pour des bons, les bons pour des génies. En rugby, les nuls de service sont les Italiens, à tel point que la Fédération européenne envisage de remettre en question leur place parmi le Tournoi des six nations. Les Français ont donc eu l’air bons au Stadio Olimpico de Rome samedi, avant-dernière journée de la compétition 2017. Victoire à la tractopelle (18-40). Match sans honte ni brio. Dans ses colonnes, l’Equipe commence à tailler les Bleus sévère. Personne n’est dupe, surtout pas les joueurs visés. Qui se préparent à une rencontre très difficile samedi prochain, à domicile, face aux Gallois. La délivrance est proche.
«Un geste qu’on travaille en école de cirque !» (Guy Novès, sélectionneur du XV de France)
Gros coup de pression pour la France lors des douze premières minutes. Le spectre de la défaite s’est même promené avec chaîne et suaire. La suite n’est pas glorieuse : la défense française demeure fragile et son attaque, loin de ce que produisent Anglais, Irlandais et Gallois. Sans parler des fautes techniques qui perdurent. Dépité, le coach français s’est mis à parler «cirque» à cause d’un «offload» (passe après contact) raté entre Vakatawa et Lamerat. Il se montrait plus détendu après le match : «Ça fait du bien de voir des joueurs avec le sourire.»
«Il faut être fier d’avoir gagné» (Camille Lopez, ouvreur du XV de France)
Ils doivent en avoir un peu leur claque, les Français. Ils s’imposent il y a un mois contre l’Ecosse ? Certes, mais ils ont mal joué. Contre l’Italie ce week-end ? Normal, c’est une équipe en papier crépon. Comme le sport consiste (avant tout) à gagner, et comme le succès à Rome n’était pas complètement acquis, au vu des failles françaises et des astuces tactiques déployées par leurs adversaires dans le match précédent avec l’Angleterre, la coupe de champagne n’est pas volée. En plus, il y a du mieux. La charnière Serin-Lopez se réinvente, un semblant d’énergie collective circule…
«On garde beaucoup d’humilité» (Gaël Fickou, centre du XV de France)
L’homme qui a réveillé le match ne se laisse pas griser. Il a signé un essai malicieux, après une feinte de passe à l’extérieur, mais il sait que le pack gallois sera autrement plus coriace samedi. A ce stade du Tournoi, tout reste possible : la France peut conserver sa deuxième place au classement, derrière l’Angleterre déjà assurée de l’emporter (ce serait le premier podium depuis 2011) ou retomber au cinquième rang. Alors elle va jouer dans les médias comme sur le terrain : profil bas. La modestie, ça rend sympa.
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