Cinq prestations à retenir de l’Eurovision (ou pas)

Published 14/05/2017 in Planète

Cinq prestations à retenir de l’Eurovision (ou pas)
Le chanteur Francesco Gabbani, représentant l’Italie, accompagné, comme il se doit en telles occasions, d’un homme-gorille. La chose s’est passée à Kiev, le 13 mai 2017.

Télé

Le concours de chant s’est terminé samedi à Kiev, sur une victoire du Portugais Salvador Sobral. Pour le reste, la soirée fut fidèle à ses habitudes entre vibratos, géopolitique et kitscheries.

Le lover lisboète

Salvador Sobral, crooner portugais de 27 ans en attente d’une greffe de cœur, a remporté le concours samedi à Kiev avec Amar pelos dois (Aimer pour deux). C’est la première victoire pour le Portugal, qui plus est avec une ballade dont l’interprète se réclame de Chet Baker.

La yodleuse roumaine

Ilinca, 18 ans, qui chante comme ­Shakira et fait du yodel, oui, comme les Suisses, accompagnée d’un certain Alex Florea qui, lui, fait du rapounet. Le tout s’appelle Yodel It ! et donne le sentiment d’avoir forcé sur les antidépresseurs et l’alcool.

 

Le transformiste croate

Jacques Houdek, 36 ans, s’est produit avec un costume coupé en deux – mi-blouson de cuir, mi-costard. Cette dualité s’exprime aussi dans son chant  : il emprunte alternativement la voix d’Andrea Bocelli et celle du chanteur de Westlife, nous ramenant aux plus sombres heures de 1999. A noter que ce chanteur a prononcé en 2005 des propos parfaitement homophobes. Selon The Independent, la Gay Pride de Zagreb l’a qualifié de «homophobe de la décennie» en 2011, ce à quoi il a répondu par un billet Facebook où il exprimait, non pas ses regrets, mais le fait que l’amour et la musique soient ses guides et que par ailleurs il a des tas d’amis gay.  Tout cela pour dire qu’en 2017, Jacques Houdek se cherche des amis dans un duo avec lui-même.

 

L’Italien accompagné d’un singe et qui cite Marx

Le candidat italien, Francesco Gabbani a chanté son titre, Occidentali’s Karma, en italien, ce qui paraît logique pour un jeune homme né à Carrare il y a 34 ans. Seulement, un détail a intrigué les téléspectateurs dans sa prestation, c’est cet homme-singe orné d’un nœud-papillon rouge, venu le rejoindre sur scène dans une chorégraphie aussi enjouée que mystérieuse. C’est en vérité, après une étude serrée des paroles et après lecture d’un article paru dans Télé-Loisirs, une allusion assez évidente au zoologiste Desmond Morris et son ouvrage le Singe nu, paru en 1967. Gabbani fait également référence à Karl Marx, puisque dans sa chanson, «Internet est l’opium du peuple». Sinon, signalons, pêle-mêle, des clins d’œil à Chantons sous la pluie, au bouddhisme, aux Alcooliques anonymes, à Erich Fromm et enfin à Shakespeare, ce qui fait de notre chanteur transalpin une sorte de Pierre Rabhi italo-dance.

Le mystère Navi

A l’heure où nous publions cet article, personne n’a pu encore expliquer la présence d’un napperon sur la guitare de la moitié du duo biélorusse Navi.

 

ParJohanna Luyssen

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