Contre la Nouvelle Zélande, les Bleus jouent une mi-temps sur deux

Published 12/11/2017 in Sports

Contre la Nouvelle Zélande, les Bleus jouent une mi-temps sur deux
France-Nouvelle Zélande (18-38), samedi, au Stade de France, à Saint-Denis.

Rugby

La France a sèchement perdu (18-38) samedi contre les doubles champions du monde en titre dans un match que les joueurs de Guy Novès ont débuté à leur retour des vestiaires.

En arrivant à la conférence de presse d’après match, le sélectionneur néo-zélandais, Steve Hansen, et le capitaine des Blacks, Kieran Read, ont malencontreusement fait valdinguer le panneau servant de fond d’écran à la Fédération française de rugby. Ça les a fait rire. Peu auparavant, sur la même estrade, les visages des tricolores étaient autrement fermés au moment de réagir à la 46e défaite (contre 12 victoires et 1 nul) dans l’histoire de leurs confrontations avec la Nouvelle-Zélande.

Un score sec de 38-18 qui, sur la (mauvaise) foi d’une deuxième mi-temps où les Bleus se sont escrimés à galoper derrière quarante premières minutes passées en enfer et bouclé sur la marque de 5-31, aurait pu être plus serré, après que l’impayable Sonny Bill Williams a commis une faute aussi onéreuse (13 points durant ses dix minutes d’exclusion) qu’enfantine avec ce ballon volleyé dans l’en-but, «un geste autorisé en rugby à XIII» que pratique aussi Williams, justifiera Steve Hansen. Une remontée qui, à défaut de biffer le scénario trop limpide d’une énième bérézina, a eu le mérite ambigu d’entretenir une dramaturgie susceptible de réveiller le stade (et de préserver l’audimat) jusqu’au gong.

Où les Bleus sont néanmoins apparus sonnés par l’écart, un an après, qu’au même endroit, une autre défaite, bien plus serrée (19-24), contre les mêmes Golgoths, ait nourri la promesse illusoire de lendemains enchanteurs. Novembre est en principe la «bonne période» pour les nations de l’hémisphère nord qui reçoivent des adversaires harassés par une saison dont ils commencent à voir le bout. Or ce sont les Bleus qui devaient composer avec une avalanche exceptionnelle de blessés.

Peu expérimentée, sinon expérimentale, l’équipe de samedi soir aura alors au moins permis au demi de mêlée toulousain Antoine Dupont de saisir sa chance avec tout l’aplomb de ses 20 ans (21, mercredi) et, d’une manière plus collective, de rendre fébriles, maladroits, voire irritables des Blacks prématurément assurés de leur suprématie. Le sélectionneur, Guy Novès, dont le bilan demeure résolument négatif depuis sa prise de fonction voici deux ans, a eu l’honnêteté de ne pas se planquer derrière le verre à moitié plein du deuxième acte pour admettre une réalité plombée : «Comment avons-nous pu partir en étant aussi mauvais […] et en abordant ce match avec si peu de saine agressivité pour pouvoir espérer rivaliser sur des actions paraissant relativement simples ?» Le silence consécutif à sa question a été béant. Et Novès s’est dit «peu rassuré». «Peut-être qu’on avait moins envie qu’eux sur cette première période», a ensuite candidement avancé Antoine Dupont, sans imaginer que si l’«envie» manque le jour où l’on reçoit les doubles champions du monde en titre, on peut dès lors attendre la suite avec perplexité. Pas plus tard que samedi prochain contre l’Afrique du Sud (estourbie 38-3 samedi en Irlande), après un autre France-Nouvelle Zélande placebo mettant en scène les équipes bis des deux nations, mardi, à Lyon.

ParGilles Renault

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