Le XV de France au top du «flanche flair»

Published 26/11/2017 in Sports

Le XV de France au top du «flanche flair»
Guy Novès, le sélectionneur du XV de France, à l’U Arena de Nanterre samedi, pour le match des Bleus contre le Japon.

Rugby

Pour l’ouverture du rugby à l’U Arena de Nanterre, les Français ont accroché un piteux match nul contre de vaillants Japonais. Une énième contre-performance qui interroge sur l’avenir de Guy Novès à la tête de la sélection.

Un stade flambant neuf, l’U Arena de Nanterre, mais déjà bien marri après que des hôtes dépenaillés se sont montrés indignes du vernissage : le Japon est reparti samedi soir, avec le nul (23-23) face aux Bleus. Une partie du public qui crie «Remboursez !», alors que, pour compenser des réservations faméliques, les invitations avaient été distribuées à foison. Un des joueurs cadres, le 3ligne Louis Picamoles, une fois de plus méconnaissable, qui qualifie le résultat d’«au-delà de la déception», sans trouver le terme exact pour évaluer l’ampleur du désastre récurrent. Un autre cador, le centre toulonnais Mathieu Bastareaud, qui voit «l’équipe de France en danger», alors que le pronostic vital est d’évidence engagé… C’est peu de dire que, réduit à l’état d’impuissance par Shinya Makabe et consorts, le XV tricolore a fini dans le schwartz le plus complet la série de test-matchs d’automne la plus désastreuse de son histoire.

De pire en pire

Laquelle succède à une tournée d’été catastrophique en Afrique du Sud : trois branlées. Donné comme sparring-partner idéal pour se refaire la cerise après trois défaites en deux test-matchs (la seconde défaite face aux All Blacks n’avait pas été adoubée par les instances internationales), le Japon a, au contraire, crucifié des Bleus en perdition, limite honteux d’avoir arraché un résultat nul. Quid maintenant de l’avenir, à deux ans de la Coupe du monde et deux mois seulement du prochain Tournoi des six nations ? Plus que jamais condamné à l’euphémisme, le sélectionneur, Guy Novès, a concédé un «mois de novembre compliqué» : «La pauvreté du contenu m’alerte et me tracasse. C’est pour ça que je parle de perte de confiance. Parce qu’il y a quelque mois, ces joueurs-là montraient un autre enthousiasme dans le Tournoi et même lors de la tournée de novembre.» L’entraîneur a cependant vu «des choses à en retirer» et tenté de minimiser la bronca qui avait salué la sortie du terrain des joueurs : «Arrêtez de croire tout ce qui se dit.» Du propre aveu de Novès, c’est ainsi de pire en pire.

Roulement de tambours

Il paraît donc aujourd’hui difficile de continuer la route avec un pilote impuissant, réduit à constater les avaries, et deux assistants, Jeff Dubois et Yannick Bru, dont l’examen de conscience dominical ne suffit pas à valoir quitus : «Le constat est implacable : par rapport à l’année dernière, on ne sent aucune progression.» Plus glissante que jamais, la balle est donc entre les mains de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, lui-même fragilisé par des soupçons de conflit d’intérêts ayant donné lieu à une enquête ministérielle. Prompt à la réaction, l’ancien secrétaire d’Etat avait exigé (!) au moins trois victoires en novembre. Sans quoi, roulement de tambours… rien. Aucune alternative, colmatage ou coup de balai, n’avait été formulé. Compte tenu du profil de l’actuel sélectionneur, une démission spontanée de la part de Novès semble toujours peu probable. Depuis une semaine, l’Equipe suggère la venue de l’Anglais Clive Woodward (à la tête de la sélection anglaise championne du monde en 2003) comme super intendant, ce qui serait une manière implicite de pousser le sélectionneur vers la sortie. A défaut de régler la question des joueurs, tout à fait centrale à la vue du terrible match de samedi.

ParGilles Renault

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