Wild Bunch à la recherche d’un repreneur ?

Published 13/12/2017 in Cinéma

Wild Bunch à la recherche d’un repreneur ?
Vincent Maraval (à gauche), l’un des fondateurs de Wild Bunch, lors de la présentation de la Vie D’Adele au festival de Cannes, le 23 mai 2013. Le film, Palme d’or, a été distribué par la société aujourd’hui en diffciculté.

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La boîte de production et de distribution indépendante européenne, dans une passe financière très difficile, attendrait un sauveur selon le magazine américain «Variety».

La boîte de production Wild Bunch, mini-major indépendante européenne, serait dans une situation alarmante. Selon Variety, la société fondée en 2002 par des anciens de Studio Canal, dont la figure de twitto déchaîné Vincent Maraval, chercherait un repreneur, de tout ou partie de la compagnie, et/ou envisagerait de céder certains de ses secteurs d’activité (acquisition, coproduction, distribution et vente internationale ciné et télé). L’opération devrait idéalement se dérouler dans les quatre à cinq mois, terme au-delà duquel la situation deviendrait extrêmement périlleuse, explique le magazine professionnel américain qui relaie une source proche de Wild Bunch. Laquelle ajoute que deux fonds d’investissement spécialisés dans le redressement des entreprises analysent actuellement la situation.

Situation noire

D’autres sources expliquent que la banque Lazard, officiellement missionnée depuis un an par Wild Bunch pour lever des fonds, met en réalité la société sur le marché.

Malgré des productions prestigieuses et une présence indéniable dans les grands festivals internationaux (Faute d’amour, d’Andreï Zviaguintsev, a remporté le Prix du jury à Cannes cette année), Wild Bunch connaît une situation particulièrement noire : dette de 74,7 millions d’euros, baisse des rentrées de 50,2 à 47,7 millions d’euros sur le 1er semestre par rapport au 1er semestre 2016, capitalisation en chute libre (-66% depuis le début de l’année sur le marché allemand où elle est cotée)… Variety décrit Wild Bunch comme tenue à bout de bras par Coficiné et Cofiloisirs, établissements de crédit spécialisés dans le financement du cinéma (et non seulement Cofiloisirs, comme nous l’écrivions dans un premier temps).

Série de départs

Wild Bunch a fusionné en février 2015 avec la société allemande Senator pour devenir Wild Bunch AG, et compte quelque 150 salariés disséminés dans des sociétés en France (Wild Side, Versatile, Elle Driver), Allemagne (Wild Bunch Germany), Italie (BIM) et Espagne (Vertigo). Une diversification qui touche aussi les secteurs d’activité, notamment avec la création d’une unité télé en 2015. Mais là encore, selon Variety, rien ne va : l’ampleur de la structure internationale pèserait trop cher, et l’unité télé va d’échec en échec, perdant notamment les droits de diffusion de séries à succès comme les Medicis, maîtres de Florence ou le Nom de la rose.

De plus, des acteurs clés de son développement ont ou vont quitter la société (Carole Baraton, qui a fondé l’unité télé, Thomas Triboit, chef des acquisitions télé, Thierry Lacaze, à la tête de la distribution cinéma). Et son expansion extra-européenne a été contrariée, notamment en Nouvelle-Zélande.

Contacté par Libération, Vincent Maraval, l’un des fondateurs de Wild Bunch, n’a pour le moment pas réagi à nos demandes.

Sur Twitter, il a publié, en réponse à des twittos, ces deux commentaires, en parlant de Variety 

ParGuillaume Tion

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