Quels sportifs nord-coréens pourraient participer aux JO d’hiver en Corée du Sud ?

Published 02/01/2018 in Sports

Quels sportifs nord-coréens pourraient participer aux JO d’hiver en Corée du Sud ?
Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik lors d’une compétition à Taipei en février 2016.

Merci de l’avoir posée

Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a ouvert la porte à une présence des athlètes de son pays aux jeux de Pyeongchang en février. Deux patineurs constitueraient la délégation.

«J’espère sincèrement que les Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang seront menés avec succès. Nous sommes disposés à prendre les mesures nécessaires, y compris à envoyer notre délégation», a assuré Kim Jong-un, lundi, dans son message du nouvel an. Une annonce reçue positivement chez le voisin du Sud. Le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-gyon, a fait part de sa satisfaction : «Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s’asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux Jeux de Pyeongchang de même que d’autres questions d’intérêt mutuel pour l’amélioration des relations intercoréennes.»

(Frédéric Ojardias, journaliste, est spécialiste de la Corée)

Un couple d’athlètes concerné

La potentielle présence d’athlètes nord-coréens n’aura pas de réelles conséquences sportives en février. Mais elle permettrait au couple de patineurs Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik de participer à la prestigieuse compétition. Ils sont les deux seuls athlètes nord-coréens à avoir obtenu leur qualification. C’était le 29 septembre sur la patinoire d’Oberstdorf (Allemagne), grâce à une 6e place au Nebelhorn Trophy. 15es des derniers championnats du monde à Helsinki (Finlande) et médaillés de bronze aux Jeux asiatiques d’hiver 2017 à Sapporo (Japon), Ryom, la fille, 18 ans, et Kim, le garçon, 25 ans, ne cessent de progresser. Ils s’entraînent à Montréal (Canada) et espèrent pouvoir présenter leur programme court sur le titre de Je ne suis qu’une chanson de la Québécoise Ginette Reno.

Si le Comité olympique nord-coréen n’a pas confirmé la participation de Ryom Tae-ok et de Kim Ju-sik à l’Union internationale de patinage avant la date limite fixée au 30 octobre, les deux sportifs pourraient toutefois bénéficier d’une invitation du Comité international olympique (CIO). Invitation qui serait, à n’en pas douter, délivrée, tant le CIO et la Corée du Sud ne ménagent pas leurs efforts pour que la Corée du Nord envoie ses champions.

Entre participations et boycotts

Les relations tumultueuses entre les deux pays de la péninsule coréenne s’étendent au sport. En 1988, la Corée du Nord avait boycotté les Jeux Olympiques d’été qui se déroulaient à Séoul. L’équipe masculine de football avait été interdite de participer aux qualifications pour la Coupe du monde 2002, organisée conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Néanmoins, des exceptions existent. En 2005 et en 2013, l’équipe féminine de football de Corée du Nord a pu participer à la Coupe d’Asie de l’Est, quand bien même la compétition se déroulait chez le voisin honni. De même, des sportifs nord-coréens se sont rendus aux Jeux asiatiques de 2014 à Incheon, près de Séoul. Quoi qu’il en soit, la présence d’athlètes nord-coréens à une compétition aussi importante et politique que les JO constituerait un symbole fort pour les deux pays, officiellement en guerre depuis 1950.

ParTimothée Loubière

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