Soupçons de corruption en Afrique : Vincent Bolloré mis en examen

Published 25/04/2018 in France

Soupçons de corruption en Afrique : Vincent Bolloré mis en examen
L’homme d’affaires Vincent Bolloré, le 9 septembre 2014 à Paris

Justice

L’homme d’affaires a été mis en examen mercredi soir à Paris dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé son porte-parole dans un communiqué.

Les ennuis judiciaires se poursuivent bel et bien pour Vincent Bolloré. L’homme d’affaires a été mis en examen mercredi soir à Paris dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé son porte-parole dans un communiqué. Celui-ci n’a pas précisé les chefs de mise en examen qui pèsent sur le milliardaire de 66 ans, qui a quitté le bureau des juges sans être soumis aux obligations d’un contrôle judiciaire. «Vincent Bolloré qui reste présumé innocent pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n’a jamais eu connaissance et répondre à ces accusations infondées», a ajouté son porte-parole dans le communiqué.

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Encore aux commandes du groupe Bolloré, l’industriel breton qui a récemment cédé les rênes de Vivendi à son fils Yannick, avait été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de la police anticorruption à Nanterre avec deux autres cadres de son groupe. L’enquête, qui vise des soupçons de «corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique», «abus de biens sociaux» et «abus de confiance», est menée par des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

Concessions portuaires africaines

Les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 de Faure Gnassingbé. Les deux candidats victorieux s’étaient attachés les services d’Havas et de M. Dorent.

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Selon le Monde, les magistrats soupçonnent Havas d’avoir sous-facturé ses services, afin que le groupe Bolloré décroche ces deux contrats en contrepartie. Dans le cadre de cette enquête, le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent ont eux aussi été présentés mercredi aux magistrats instructeurs en vue de leur éventuelle mise en examen, à l’issue de leur garde à vue à Nanterre. Un quatrième homme placé en garde à vue à leurs côtés, l’entrepreneur Francis Perez, a été remis en liberté peu après 14 heures sans charge retenue contre lui, a annoncé son avocat.

Par LIBERATION, avec AFP

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