Ne les appelez plus jamais Gafam

Published 01/08/2018 in Futurs

Ne les appelez plus jamais Gafam
Infographie : les sources de revenus des Gafa(m)

Datamatin

A l’occasion des résultats financiers des entreprises américaines cotées en bourse, interrogeons l’acronyme Gafa ou Gafam que l’on n’utilise qu’en France.

On a coutume de regrouper en un commode syndicat du crime numérique les quatre ou cinq entreprises que sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft (Gafa(m)). Elles seraient à égalité des menaces pour la démocratie et les libertés individuelles en propageant les fake news ou en stockant le maximum de données personnelles sur les citoyens du monde.

En réalité, leur principal point commun est qu’elles sont dans le secteur des nouvelles technologies et qu’elles représentent les cinq plus grosses capitalisations boursières (935 milliards de dollars pour Apple au 1er août).

Elles sont souvent concurrentes dans plusieurs secteurs : les systèmes d’exploitation de smartphones (Apple et Google), les assistants vocaux (Amazon, Google, Apple et Microsoft), les services cloud pour les entreprises (Amazon, Google et Microsoft), les messageries instantanées (Facebook, Apple et Google), etc. 

Mais quand on regarde leurs résultats financiers, on voit se dessiner clairement leurs business modèles respectifs. Et ils n’ont rien à voir. Amazon est à 67,5% un magasin de vente par correspondance. Apple est à 62% un vendeur de smartphones. Google est à 85,6% une régie publicitaire tout comme Facebook qui tire 98,5% de ses revenus de la pub. Quant à Microsoft, ce sont ses deux produits historiques Office et Windows qui lui rapportent 70,8% de ses revenus.

Bref, pour s’en mettre plein les fouilles (746 milliards de dollars en un an), ces entreprises ont des stratégies et des motivations complètement différentes. Par exemple, Apple s’est créé un rôle de protecteur des données personnelles en contraste avec la collecte poussée à l’extrême de Facebook et Google pour promouvoir l’iPhone. Ou quand Amazon développe les abonnements culturels (Prime), c’est pour fidéliser les clients à sa boutique en ligne. Quand on met ces cinq-là dans le même sac, il faut garder à l’esprit que leurs intérêts ne sont pas du tout les mêmes.

ParJulien Guillot

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