Climat:«Les coûts de l’inaction sont trop grands»

Published 27/11/2018 in Planète

Climat:«Les coûts de l’inaction sont trop grands»
Des agriculteurs indiens observent les dégâts sur leur récolte de tomates, compromise par une vague de chaleur dans les environs d’Ahmedabad, le 24 novembre.

Le Fil Vert

Michael Kantar, scientifique à l’université d’Hawaï, décrit les résultats préoccupants de l’étude dont il est coauteur, qui démontre les possibles conséquences du changement climatique.

Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Le mardi, c’est la règle de trois : trois questions à un scientifique pour décrypter les enjeux environnementaux.

Cyclones, canicules, incendies, inondations. Et si tous ces effets potentiels du réchauffement du climat se déclaraient en même temps à un même endroit ? Cette perspective digne d’un film catastrophe américain pourrait devenir réalité d’ici la fin du siècle, assure une étude publiée dans la revue Nature Climate Change. A cette échéance, certaines régions du monde pourraient faire face à jusqu’à six désastres climatiques simultanés. Un avenir potentiel auquel nos sociétés ne sont pas préparées. Michael Kantar est chercheur au département des Plantes tropicales et de la science des sols à l’université d’Hawaï, aux Etats-Unis. Il est aussi un des auteurs de cette étude, dont il décrypte les résultats inquiétants.

Avez-vous été surpris par les conclusions de vos travaux ?

J’ai été étonné de voir à quel point les populations sont déjà touchées par le changement climatique, et que toutes les régions du monde sont affectées. Les émissions de gaz à effet de serre responsables de ces impacts, déjà ressentis, sont le résultat des activités humaines.

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Qu’est-ce qui est le plus frappant : les conséquences existantes ou l’avenir potentiel de catastrophes simultanées ?

Ce qui m’a le plus marqué, c’est comment les effets du dérèglement du climat se cumulent et à quel point ils pourraient beaucoup varier à l’avenir. On voit une augmentation des phénomènes de chevauchement et une fréquence croissante des événements extrêmes dans les modèles de prévision. Ils démontrent comment nous allons devoir nous adapter. Les régions n’ont pas les mêmes capacités d’adaptation. Elles subiront donc les conséquence du réchauffement plus ou moins fortement.

 

Simulation vidéo des effets cumulés du changement climatique dans le monde d’ici 2100 dans un scénario “statu quo”. (Source: ESRI)

 

Simulation vidéo des effets cumulés du changement climatique dans le monde d’ici 2100 dans un scénario de fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre. (Source: ESRI)

Vos résultats montrent-ils qu’un effondrement des écosystèmes planétaires est à attendre d’ici la fin du siècle ?

Non, mais je dois admettre que nous avons atteint une stade où le statu quo n’est plus une option viable. Les coûts de l’inaction sont trop grands. Nous devons mener un effort concerté pour maintenir l’environnement dans des conditions qui permettront à l’humanité et à la biodiversité mondiale de survivre.

ParAude Massiot

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