Gaspillage, consommation de viande, agriculture : ce qu’il faudra changer pour nourrir la terre en 2050

Published 05/12/2018 in Planète

Gaspillage, consommation de viande, agriculture : ce qu’il faudra changer pour nourrir la terre en 2050
Des agriculteurs travaillent dans un champ de riz le 10 octobre 2015 près de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI), basé à Los Banos, au sud de Manille

COP 24

Pour relever le défi de nourrir 10 milliards de personnes en 2050, il faudra lutter contre le gaspillage alimentaire, réduire la consommation de viande, gagner en productivité agricole tout en produisant moins de gaz à effet de serre, assure une étude parue ce mercredi.

Comment nourrir le monde sans le détruire ? C’est une des questions qui sous tendent les négociations de la COP 24, ouverte depuis lundi en Pologne. Il n’y aura pas de remède miracle, souligne une étude du think tank américain WRI (World Resources Institute), menée en partenariat avec la Banque mondiale, l’ONU, et deux instituts de recherche français, le Cirad et l’Inra. Le rapport qui en découle préconise d’amorcer dès maintenant des changements majeurs de notre système alimentaire.

Selon WRI, la demande alimentaire devrait augmenter de plus de 50% en 2050 tandis que la demande d’aliments d’origine animale (viande, produits laitiers et oeufs) devrait augmenter de près de 70%. Or aujourd’hui des centaines de millions de personnes souffrent déjà de la faim, l’agriculture exploite environ la moitié des terres végétalisées du monde et génère un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

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Changer notre manière de consommer et de produire

Les auteurs proposent un catalogue d’actions, qui, menées simultanément permettraient de nourrir tout le monde de manière durable. Ils proposent d’abord de réduire la demande en limitant les pertes et les déchets alimentaires, mais aussi en consommant moins de viande de ruminants, et en utilisant les cultures pour l’alimentation humaine et animale et non pour les biocarburants.

Parallèlement, la productivité des cultures et du bétail devra atteindre des niveaux supérieurs aux niveaux historiques, mais en utilisant la même superficie, car il faut aussi stopper la déforestation, et restaurer les tourbières et les terres dégradées. WRI préconise également d’augmenter la production de poisson en améliorant l’aquaculture et en gérant mieux la pêche sauvage. Enfin, il sera nécessaire d’utiliser au mieux les nouvelles technologies et des méthodes agricoles innovantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de l’agriculture.

En 2010, l’agriculture et le changement d’affectation des terres ont représenté environ 25% des émissions mondiales (12 gigatonnes de CO2 par an), rappelle WRI, qui estime que le monde peut réduire les émissions de l’agriculture de deux tiers soit à 4 Gt de CO2 d’ici 2050 en suivant ses recommandations.

Par LIBERATION, avec AFP

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