Haïm Korsia : «Contre l’antisémitisme, il faut une grande unité nationale»

Published 19/02/2019 in https:2019/02/19/

Haïm Korsia : «Contre l’antisémitisme, il faut une grande unité nationale»
Le grand rabbin de France Haïm Korsia, le 20 juin 2015 à Versailles.

Verbatim

Le grand rabbin de France s’alarme de la multiplication des agressions antisémites.

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, participera au côté de beaucoup d’autres au rassemblement contre l’antisémitisme, mardi, place de la République à Paris. Il espère que la foule sera au rendez-vous.

«La question, c’est qui doit baisser la tête ? Les antisémites ou les juifs ? Ce qui me tétanise, c’est que l’homme qui crache ses injures antisémites en direction d’Alain Finkielkraut n’éprouve aucune honte, bien au contraire. Dans son logiciel, il pense qu’il a le soutien de la population. Il faut casser ce sentiment de toute puissance, il faut une grande unité nationale. Il a fallu cette vidéo pour que les Français réalisent l’ampleur de ce que vivent les juifs au quotidien. Chaque fois que, quelque part en France, un juif est insulté, il faut dire “non”. Car les familles juives finissent par faire adopter à leurs enfants des postures “baisser la tête” comme je les appelle : ne sortez pas avec votre kippa, rester groupés etc. Ce n’est pas tolérable.

«Anti-sionisme et antisémitisme? Il y a une différence entre condamner la politique d’Israël et dire qu’Israël n’a pas le droit d’exister, c’est vrai, mais j’ai la vraie certitude que, au fond, ce sont les mêmes arguments, les mêmes connivences.

«Seule la République peut nous sauver de tout cela. J’attends quelque chose de l’ordre d’un grand sursaut national. Je suis rabbin, je connais les textes. Tant que Caïn et Abel se parlent, tout va bien. Dès que le dialogue cesse, Caïn tue Abel. La violence vient toujours quand il n’y a plus de débat. Il faut remettre du respect dans le débat.

«Mardi soir, il faut qu’il y ait beaucoup de monde, c’est l’enjeu de l’indifférence. Après les attentats de Toulouse, les juifs ont eu le sentiment d’être isolés. Après l’Hyper Cacher, il y a eu un élan de solidarité mais qui était aussi beaucoup dû à Charlie. Il faut aujourd’hui qu’on se sente soutenus. Il faut que les antisémites aient à baisser la tête devant la volonté la plus large possible de l’opinion publique.»

ParAlexandra Schwartzbrod

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