Défilés haute couture : Saab et Gaultier, tout feu, tout flamme

Published 03/07/2019 in Culture

Défilés haute couture : Saab et Gaultier, tout feu, tout flamme
Backstages Jean Paul Gaultier à Paris, ce mercredi.

Fashion week

Les défilés se poursuivent avec Elie Saab et Jean Paul Gaultier en piste ce mercredi.

Elie Saab et ses dragons

Au Palais de Tokyo, les murs en béton armé, sont décrépis, laissés à nu. C’est dans ce décor sans fioritures qu’Elie Saab, couturier libanais habitué de la semaine de la mode parisienne, a présenté sa collection haute couture pour l’automne-hiver 2019.

Puisque le marché asiatique est particulièrement porteur pour l’industrie du luxe, c’est au continent qu’Elie Saab a fait un clin d’œil plus qu’appuyé dès l’ouverture de son défilé : dragon brodé sur une veste et une jupe en soie noire, robes à traîne taillées dans un rouge profond, ceinture agrémentée d’une large plaque ovale en métal doré, estampes traditionnelles chinoises restituées en sequins et en strass.

Saab est coutumier des robes de princesse pensées pour les red carpet, qu’il destine à une clientèle «no limit» venant du Moyen-Orient et d’Asie, de Russie et d’Amérique du Nord. Sa collection est garnie de traînes et multiplie les allers-retours entre des robes fluides près du corps savamment brodées et des ensembles aux grands volumes faits pour en mettre plein la vue.

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Gaultier en trompe-l’œil

Baisse de tonus ? Moral en berne ? Un conseil : faites un tour chez Jean Paul Gaultier, dont les collections sont toujours bourrées d’énergie, à la lisière de la folie joyeuse. Les défilés du couturier sont notoirement connus pour commencer très en retard et «envoyer du bois». Ce jeudi, dans les locaux de sa maison, rue Saint-Martin, le show a bel et bien commencé tardivement, dans une cohue arrosée de champagne.

Sur une bande-son de dancefloor tropézien, Gaultier a présenté une collection extravagante, dans les volumes démesurés (des vestes de costume aux immenses cols pointus, des ceintures ultra-larges, des capes posées sur la tête au bout conique et pointu en tulle ou satin matelassé), les effets d’optique (une robe en velours à l’effet cotte de mailles) jusqu’aux noms donnés à ses silhouettes : Extravazebra, Never too much, Mireille Dark, Domi mondaine, Dévorée vivante…

Le couturier s’est aussi amusé à distiller des trompe-l’œil parfaitement exécutés, notamment sur la fourrure à laquelle il a renoncé l’hiver dernier (des doudounes à l’imprimé renard gris et roux ou un manteau panthère), sauf à recycler ses vieux stocks. Décidément, chez Gaultier, on n’y voit que du feu… 

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ParMarie Ottavi

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