Les champignons, c’est aussi la saison pour les faire pousser à la maison

Published 21/09/2019 in https:2019/09/21/

Les champignons, c’est aussi la saison pour les faire pousser à la maison
Un employé vérifie des pleurotes dans une ferme urbaine à Strasbourg. Le pleurote est l’un des champignons les plus souvent proposés pour la culture à la maison.

Chronique «Terre d’actions»

Les champis, ça se ramasse en forêt mais aussi directement chez vous grâce à des kits pour les faire pousser vous-même. Tour d’horizon.

Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

Après les yaourts, le pain ou la bière IPA, de nouveaux kits nous incitent à produire à la maison ce qu’on trouve d’habitude tout fait en rayon : les boîtes à champignons se multiplient dans les magasins – et en plus c’est de saison. Que contiennent ces kits ? Est-ce facile et rentable de se lancer dans l’élevage des maisons de Schtroumpfs à la maison ? Libération fait le point.

A quoi ça sert ?

D’abord, il s’agit de manger plus sain. En 2014, l’association Test-Achats, équivalent belge de nos 60 millions de consommateurs, a analysé 32 champignons tels qu’on peut les trouver dans le commerce. La plupart des champignons testés portaient des traces de métaux lourds et tous les champignons séchés (mais pas les frais) contenaient des pesticides. Les cultiver à la maison, c’est donc au moins éviter d’avaler tous ces poisons.

Mais cela permet également de faire considérablement baisser le bilan carbone de votre panier. Si on ne parle que des champignons de Paris, le premier producteur européen n’est pas la France, mais la Pologne (315 000 tonnes), devant les Pays-Bas (270 000 tonnes). L’Hexagone vient seulement après, avec 101 000 tonnes. Dans le monde, c’est la Chine qui domine − largement − le marché. Bref, le petit chapeau blanc que vous mangez en omelette dans votre brasserie préférée n’est sans doute pas du tout un produit local.

Comment ça marche ?

La plupart des kits sont composés de trois éléments : un substrat (sorte de terreau et tant qu’à faire, mieux vaut le choisir bio), du mycélium (des filaments blancs : ce sont les «racines» dont sortira votre récolte) et une boîte pour ranger le tout. Pour faire pousser des champignons chez soi, c’est ensuite très facile, il vous faudra simplement assurer un arrosage régulier. Pour certains kits, il faudra agir un peu plus : tremper le substrat dans l’eau froide, transporter la boîte d’un endroit chaud à un endroit un peu moins chaud (comme une cave) − rien de bien compliqué non plus.

Mention spéciale à la «boîte à champignon», dont le «kit à faire soi-même» vous propose de réaliser le substrat vous-même à partir de vieux marc de café et avec un peu de carton (comme des boîtes à œufs ou des rouleaux de papier-toilette). Un point écolo en plus, puisque cela réduit vos déchets.

Enfin, si vous arrosez régulièrement (c’est-à-dire tous les jours), les kits vous promettent au moins deux récoltes, mais cela peut aller jusqu’à trois ou quatre. Chacune vous offre une bonne poignée de champis.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Trois espèces de champignons sont disponibles en culture à la maison : le Paris, qu’on ne présente plus, le pleurote (qui ordinairement pousse sur les troncs) et le shiitaké (appelé aussi lentin du chêne, un champi noir qui vient d’Asie). Les deux premiers peuvent se manger crus (mais pas le shiitaké, c’est pas bon pour la santé) et tous se consomment cuits – en omelette c’est toujours délicieux, en poêlée c’est un must.

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Combien ça coûte ?

Une grosse boîte de culture de champignons de Paris vous coûtera autour de 10 euros, c’est un poil plus cher pour les pleurotes (entre 15 et 20 euros) et encore un peu plus pour les shiitakés (de 20 à 30 euros). Des prix un peu plus élevés que si vous achetez des champignons en magasin ou sur le marché.

Et sinon, plus balèze

Il existe des gens qui font pousser des champignons sans kit. Ils méritent notre respect, car c’est un peu plus compliqué que d’arroser simplement une boîte. Il s’agit notamment de constituer un substrat, de le mettre dans les bonnes conditions pour que le mycélium s’y développe comme un poussin dans son nid, de vérifier le taux d’humidité et toutes sortes de choses. Le processus est expliqué sur WikiHow ou encore par le Low Tech Lab mais à Libération nous ne l’avons pas testé, parce que nous sommes un peu feignants et que nous avons des articles à écrire.

ParGuillaume Lecaplain

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